Azeddine Habz avant le Meeting de Paris : « L’objectif est clair : aller chercher le record de France »

 Azeddine Habz avant le Meeting de Paris : « L’objectif est clair : aller chercher le record de France »

Azeddine Habz (FRA) participe au 800 m masculin lors du Meeting de Paris 2024, Wanda Diamond League, au stade Charlety à Paris, en France, le 7 juillet 2024. Photo Jean-Marie Hervio / KMSP

À la veille du Meeting de Paris 2025, étape phare de la Diamond League qui se tiendra ce vendredi 20 juin au stade Charléty, nous avons rencontré Azeddine Habz sur place, à quelques heures de sa course. Âgé de 31 ans, né à Oulad Nacer au Maroc, le demi-fondeur français aborde ce rendez-vous avec ambition et confiance. Il revient pour nous sur sa trajectoire, ses objectifs, et l’inspiration qu’il tire de ses racines.
Azeddine, comment vous sentez-vous à l’approche de ce grand rendez-vous parisien ?
Je me sens bien, vraiment. J’ai commencé la saison avec une course à Rabat, où je termine quatrième en 3’32. Ensuite, j’ai enchaîné avec une victoire à Rome en 3’29. Ces performances m’ont mis en confiance. L’entraînement se passe bien, tout est en place. Alors demain, l’objectif est clair : aller chercher le record de France.
Ce meeting s’inscrit dans une saison particulièrement dense. Quels sont vos objectifs prioritaires cette année ?
Le grand objectif, c’est de retrouver une place en finale des Championnats du monde, comme en 2023. Une fois en finale, tout est possible. Je sais que j’ai les moyens de me battre avec les meilleurs. Il faut juste rester patient, attendre le bon moment, et continuer à construire. Après Paris, je poursuivrai avec les championnats de France, la finale de la Diamond League à Zurich, et les Mondiaux.
On sent que vous avez franchi un cap dans votre carrière ces dernières années. Qu’est-ce qui a changé ?
Avec mon coach (NDLR : Philippe Dupont), on a beaucoup travaillé sur la structure des entraînements. On a vu les résultats cet hiver, avec deux records de France, sur 3000 m et sur le mile. Sur ce dernier, j’ai même signé l’une des meilleures performances européennes de l’histoire. C’est la preuve que ce que l’on met en place fonctionne. On reste concentrés sur cette dynamique.
Est-ce que vous abordez également les compétitions différemment mentalement ?
Oui. Avant, j’avais tendance à stresser, notamment lorsque j’étais moins bien physiquement. C’était le cas juste avant les Jeux de Tokyo, où je sortais d’une petite blessure. Mais aujourd’hui, tout va bien. Physiquement, je suis au top, donc mentalement aussi. Je prends les courses avec plus de sérénité.
Vous avez couru récemment à Rabat. Que représente pour vous ce retour au Maroc, votre pays natal ?
C’est toujours très spécial. Je retourne une fois par an à Béni Mellal, ma ville natale. L’organisation à Rabat était vraiment excellente, et le nouveau stade est magnifique. Courir là-bas, devant un public qui m’est cher, c’est une grande fierté.
Avez-vous déjà envisagé de vous investir dans l’athlétisme au Maroc après votre carrière ?
Je reste concentré sur ma carrière pour l’instant, mais je ne ferme pas la porte à cette idée. Si je peux transmettre ce que j’ai appris, aider à développer l’athlétisme là-bas, ce serait avec grand plaisir. Je ne me considère pas comme un grand champion, mais si mon expérience peut servir, je suis prêt à m’investir.
Il y a dix ans, vous imaginiez-vous à ce niveau ?
Pas du tout. À l’époque, je courais le semi-marathon, j’étais champion de France. Puis j’ai rencontré Philippe Dupont, un grand coach, qui m’a dit que j’avais le profil pour le 1500 m. On a commencé à travailler ensemble avant le Covid. Et un an plus tard, j’étais aux Jeux de Tokyo ! C’était un rêve que je n’avais même pas osé formuler. Depuis, j’avance étape par étape.
Quand vous étiez enfant, aviez-vous un modèle ?
Oui, Hicham El Guerrouj. Je me souviens de sa course légendaire aux Jeux d’Athènes en 2004, contre Bernard Lagat. J’avais 11 ans, je regardais ça dans un petit café de mon village. C’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic et que j’ai voulu devenir un champion d’athlétisme.
Et votre toute première course, vous vous en souvenez ?
Très bien. C’était un cross dans mon village, le jour du mariage de mon oncle. J’ai préféré courir plutôt que d’aller au mariage ! Je n’ai pas gagné, je devais être dans les huit-dix premiers, mais c’est ce jour-là que tout a commencé. Une petite course, mais un grand moment pour moi.