Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoub remporte le Prix Goncourt des lycéens 2022

 Beyrouth-sur-Seine de Sabyl Ghoussoub remporte le Prix Goncourt des lycéens 2022

Damien Meyer/Afp

C’est le franco-libanais Sabyl Ghoussoub qui remporte le 35 ème Prix Goncourt des lycéens pour son roman Beyrouth-sur-Seine. Une distinction qui le propulse sur le devant de la scène médiatico-littéraire.

 

Le Goncourt des lycéens est un prix littéraire créé en 1988, organisé par la Fnac et le ministère de l’Education nationale, dont le jury est composé de 2000 élèves. Ce concours offre aux jeunes lecteurs l’occasion de lire et débattre de romans qui figurent dans la liste du Goncourt.

Le jeune jury a donc décerné à Beyrouth-sur-Seine, paru aux éditions Stock, le Goncourt des lycéens 2022. Près de 2000 élèves ont été appelés à choisir parmi une sélection de 15 romans. Une liste présélectionnée par l’Académie du Goncourt.

Le roman raconte l’histoire intime de l’écrivain et de ses parents. Un couple libanais qui a fui la guerre en 1975, pour s’installer en France, deux ans au plus, le temps que les choses se calment. Seulement voilà, la situation empire et ce qui devait être temporaire devient permanent ; l’exil. Sabyl est né en France. Ses parents, saisis par le mal du pays, « recréent Beyrouth à la maison ». Le jeune Sabyl grandit entre deux mondes, celui de ses origines et celui de son pays d’accueil, d’où le titre du roman.

C’est la genèse de cette œuvre primée. En effet, lorsque le narrateur se met, en 2020, à questionner ses parents sur leur vie d’avant et sur leur pays d’origine, il ne savait pas très bien ce qu’il cherchait. Son père, poète-journaliste tombé amoureux de sa femme des années auparavant, essayait de vivre « au milieu de cet inconnu parisien ». Pendant que le Liban était en train de s’enliser dans la guerre.

Son Liban à lui

Les années passent, le conflit persiste, s’aggrave. La capitale Beyrouth n’est plus que le théâtre ensanglanté par les attentats, les voitures piégées, les guerres de tranchées. « Ils finiront par rester ici », écrit Sabyl Ghoussoub, mais éternellement angoissées pour les proches restés « la-bas ».

Dans un style incisif, mais avec plein d’humour, le lauréat raconte sa vie de garçon qui a grandi entre deux cultures, deux pays ; le Liban et la France, ainsi que celle de ses parents. Le livre est aussi une réflexion sur la famille, l’immigration et sur la quête incessante des origines.

Par touches, anecdotes, souvenirs, les parents de Sabyl lui procurent de la matière pour construire son livre. Un récit à travers lequel il va récréer « son Liban à lui ».

Sabyl Ghoussoub est journaliste et auteur, Beyrouth-sur-Seine est son troisième roman. Dans ce dernier opus où le récit narratif est à la première personne, le projet autobiographique y est assumé, et il est rendu dans un style à la fois touchant et drôle.

>> Lire aussi :Le Tunisien Yamen Manaï remporte le prix de littérature arabe avec « Bel abîme »

Mishka Gharbi