Champions League : une épopée européenne entre légendes, sacres et rêves de gloire

Le trophée de la Ligue des champions exposé avant le tirage au sort des groupes de la Ligue des champions à Istanbul, le 26 août 2021. (©AFP/Archives/OZAN KOSE)
Depuis plus de 50 ans, la Ligue des champions, c’est bien plus qu’une compétition. C’est un théâtre de légendes, une scène où s’écrivent les plus grandes histoires du football. Des tribunes pleines à craquer aux soirées magiques sous les projecteurs, elle fascine autant les passionnés que les joueurs et dirigeants, toujours en quête de la fameuse “coupe aux grandes oreilles”.
Alors que le 31 mai approche à grands pas et que tout un continent retient son souffle pour savoir si Paris ou L’Inter Milan s’imposera sur le toit de l’Europe, il est temps de faire un tour d’horizon de ceux qui, avant eux, ont fait vibrer la planète foot.
L’aube d’un mythe : les années Real Madrid (1955-1966)
Quand la Coupe des clubs champions européens est lancée en 1955, peu imaginent l’ampleur qu’elle prendra. Seulement 16 équipes pour la première édition, un format à élimination directe, et une finale organisée presque un an après le début des matchs : c’était une autre époque. Mais dès le départ, un club s’impose comme le patron : le Real Madrid. Mené par l’immense Alfredo Di Stéfano, le club espagnol terrasse le Servette, le Partizan, l’AC Milan, puis le Stade de Reims en finale.
Ce n’était que le début. Avec l’arrivée de talents comme Raymond Kopa ou Ferenc Puskás, les Merengues alignent cinq titres d’affilée, posant les bases d’une domination sans égal.
Dans les années 60, c’est au tour de Benfica de briller, grâce à un génie nommé Eusébio. Le club lisboète atteint quatre finales en cinq ans, et décroche deux titres au passage. Le Real conclura cette première ère dorée avec un sixième sacre en 1966. Une époque bénie… avant un long passage à vide.
Cruyff, total football et révolution orange (1967-1973)
À partir de la fin des années 60, un vent venu du Nord commence à souffler sur l’Europe. En 1970, Feyenoord remporte la compétition, mais c’est l’Ajax d’Amsterdam qui va marquer les esprits. Portée par le maestro Johan Cruyff et son “football total”, l’équipe néerlandaise va remporter trois éditions consécutives entre 1971 et 1973, balayant Panathinaïkós, l’Inter et la Juve.
Un style novateur, une philosophie audacieuse, et un joueur hors norme : le cocktail parfait pour bousculer les codes et s’imposer comme une référence éternelle.
L’âge d’or allemand et les poteaux carrés (1974-1980)
Après les Néerlandais, place aux Allemands. Le Bayern Munich, avec ses monstres sacrés comme Gerd Müller, Franz Beckenbauer et Uli Hoeneß, s’adjuge trois titres consécutifs entre 1974 et 1976. Mention spéciale à la finale de 1976 contre Saint-Étienne et ses fameux “poteaux carrés”, une blessure encore vive dans la mémoire des supporters français.
Liverpool prendra le relais, emmené par ses icônes Kevin Keegan, Kenny Dalglish ou Graeme Souness. Entre 1977 et 1984, les clubs anglais raflent tout, avec même Nottingham Forest (oui, vraiment) et Aston Villa au palmarès. Une hégémonie interrompue en 1985, lors d’une finale endeuillée par le drame du Heysel.
Renaissance et flamboyance (1986-1992)
Le Steaua Bucarest surprend tout le monde en 1986, prouvant que les clubs de l’Est pouvaient aussi rêver grand. Mais le tournant, c’est l’arrivée du Milan AC version Sacchi, puis Capello. Entre 1989 et 1994, les Rossoneri écrasent tout sur leur passage, avec une génération dorée : Maldini, Baresi, Gullit, Van Basten, Rijkaard, Ancelotti… Une équipe pour l’éternité.
1991 voit l’Étoile Rouge de Belgrade triompher, juste avant que le FC Barcelone de Cruyff ne remporte la dernière Coupe des clubs champions, en 1992, face à la Sampdoria. Dans ses rangs : Guardiola, Stoichkov, Koeman, Zubizarreta, Laudrup. Une époque charnière.
L’ère Champions League : modernité, spectacle et domination (1993-2024)
Avec le rebranding de 1992, une nouvelle ère commence. Nouveau format, nouveaux enjeux, nouveaux héros. Et c’est l’Olympique de Marseille qui ouvre le bal en beauté, avec la fameuse tête de Basile Boli et une équipe où brillaient Barthez, Desailly, Deschamps… Premier (et à ce jour unique) club français à s’imposer.
Dès lors, le Milan AC, l’Ajax, la Juve, Dortmund, le Real, Manchester United ou encore Chelsea vont inscrire leurs noms au palmarès. Le football change aussi, avec l’arrêt Bosman qui libère les mouvements de joueurs. Les effectifs se mondialisent, les budgets explosent, les stars se multiplient.
Mais une chose ne change pas : le prestige absolu de la Ligue des champions. Gagner ce trophée, c’est entrer dans la légende.
Alors, entre les mythes du passé et les promesses du présent, qui viendra écrire le prochain chapitre ? Le PSG réussira-t-il enfin à soulever le graal ? Ou l’Inter Milan ajoutera-t-il une étoile de plus à son ciel européen ? Réponse bientôt. Mais une chose est sûre : l’histoire continue de s’écrire.