Saint-Denis : le mal-logement, un des facteurs des difficultés scolaires

 Saint-Denis : le mal-logement, un des facteurs des difficultés scolaires

Pas d’enfant dans la rue


 


Logement, apprentissage scolaire, deux notions liées. Le mal-logement serait un des facteurs responsables des difficultés scolaires. Le collectif "Pas d'enfants à la rue", composé d'enseignants, de parents d'élèves et de militants du logement, lutte pour des conditions de logement dignes pour les familles des enfants scolarisés à Saint-Denis. 


 


Parti du groupe scolaire "La Roseraie-Chambord", d'autres établissements dionysiens ont rejoint le mouvement pour combattre ce fléau qui touche la ville de Seine-Saint-Denis.


 


Mal-logement


En première ligne, au contact des élèves, ce sont les enseignants qui ont pu constater la porosité entre mal-logement et éducation. Il n'y a pas de règles établies mais les difficultés sont bien réelles comme l'a constaté Geoffray, enseignant à La Roseraie-Chambord : « Beaucoup de cas difficiles, dans les écoles de Saint-Denis, sont touchés par des problèmes de logement. Ça touche forcément notre pédagogie, ce sont des enfants qui demandent plus d'attention (…) Souvent ces enfants explosent en classe à cause de leur mal être ».


 


Mener le combat


Constater le problème était une chose, le combattre en est une autre. Conscients du rôle qu'ils avaient à jouer dans l'avenir des enfants, enseignants, parents d'élèves et militants du logement, ont constitué le collectif "Pas d'enfants à la rue" : « Au tout début nous avons occupé l'école parce qu'une maman était à la rue. Par la suite nous avons globalisé sur le mal-logement. Mais ce n'est pas toujours un problème d'argent, parce que certains ont de quoi payer, mais c'est surtout l'insalubrité. Il existe beaucoup de problèmes d'asthme chez ces enfants. Quoiqu'il arrive la situation du logement sur la ville est complexe ». La scolarité donc, mais aussi la santé, sont mises en péril par le mal-logement à Saint-Denis.


 


Période estivale


Certaines actions menées par le collectif, « des coups de force », ont fonctionné pour reloger une famille. Occupations d'établissement, piquets anti-expulsion, autant d'actions décisives mais pas forcément viables à long terme. Et encore moins avec l'approche des vacances scolaires, rappelle l'enseignant de La Roseraie-Chambord : « Nous savons que c'est ce que certains élus attendent. Ils se disent qu'avec les vacances le mouvement va s’essouffler. Nous sommes en train de voir comment continuer ce combat, sachant que certaines familles sont en réelle attente et qu'elles ne pourront pas attendre deux mois ».


 


Pendant les deux semaines restantes jusqu'aux vacances scolaires, le collectif "Pas d'enfants à la rue" a bien l'intention de se faire entendre des élus locaux. De nouvelles grèves sont d'ores et déjà prévues, ainsi qu'une manifestation le 24 juin prochain. Cela suffira-t-il ? Malheureusement le mal-logement ne s'arrête pas avec l'année scolaire et certaines familles sont sous la menace d'expulsions qui pourraient intervenir au cœur de l'été dans l'indifférence générale…


 


F. Duhamel

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