Violences : Qui a été tué par la police

 Violences : Qui a été tué par la police

Crédit photo : Medhi Fedouach/AFP


Le journal en ligne Basta Mag (bastamag.net) a publié le 14 juin une base de données sur les "interventions policières fatales" survenues en France entre 1977 et 2018. Fruit d'un travail de recherche et de recoupement de coupures de presse, archives, documentation associative et militante, cette base s'attache à "recenser toute personne tuée ou décédée en raison d’une interaction avec un fonctionnaire de police ou de gendarmerie".


Et ce, "quelles que soient les circonstances qui ont mené à cette intervention, quel que soit le profil des personnes tuées (…)". Les auteurs ont recensé, au total, 478 morts au cours des quarante dernières années. Une comptabilité non exhaustive, qui fait ressortir l'année 2017 comme étant la plus meurtrière, avec 35 morts. Aussi, 94 % de ces victimes sont des hommes et la moitié ont moins de 25 ans. Une cinquantaine concerne des mineurs. La région parisienne et les agglomérations lyonnaise et marseillaise concentrent, à elles seules, plus de la moitié des décès. Autre élément notable : la part importante prise, notamment à partir du début des années 2000, par les effectifs des Brigades anticriminalité (BAC) dans ces morts, et ce, note Basta Mag, "alors que leurs effectifs sont restreints".


Au final, les auteurs, qui n'ont "pas réalisé de catégorisation des affaires selon des variables dites 'ethniques'", ont dressé un “profil type" des personnes tuées : "Il s’agit souvent d’un homme âgé de 17 à 25 ans, qui porte fréquemment un nom à consonance africaine ou maghrébine, et qui habite un quartier populaire."


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Emmanuel Rionde