L’ambassade américaine à Tunis annonce une suspension partielle de ses activités

L’ambassade des États-Unis à Tunis a annoncé une suspension de ses activités de communication en raison de l’interruption des crédits budgétaires à Washington. Cela se traduit notamment par un arrêt net des mises à jour de ses réseaux sociaux, hors exceptions urgentes. Explications.
Plusieurs centaines de Tunisiens manifestaient dans la nuit de jeudi à vendredi 3 octobre 2025 aux abords de l’ambassade US en protestation à l’interpellation dans les eaux internationales de membres Tunisiens de la flottille Soumoud, désormais au nombre de vingt-cinq, malgré l’interdiction quelques jours auparavant d’un sit-in similaire au même endroit par les autorités tunisiennes.
Mais en dépit de l’envergure de cette manifestation aux slogans anti américains virulents, ce fut probablement moins problématique pour la représentation diplomatique US à Tunis que le stand-by budgétaire auquel l’ambassade est confrontée, l’obligeant à retarder les rémunérations de son personnel, y compris de son community manager.
Le minimum syndical assuré
Dans un communiqué succinct, l’ambassade a ainsi précisé que son compte officiel ne serait tout simplement plus mis à jour régulièrement tant que la reprise complète des activités n’aura pas été actée : « Seules les informations urgentes relatives à la sécurité et à la protection continueront à être publiées ». L’ambassade s’est toutefois voulu rassurante à l’égard des usagers : les services liés aux passeports et aux visas, aussi bien aux États-Unis qu’au sein des ambassades et consulats américains à l’étranger, se poursuivront normalement « dans la mesure où la situation le permet ».
Pour toute information concernant les services consulaires et l’état de fonctionnement des représentations, les citoyens sont invités à consulter le site officiel du Département d’État américain.
Depuis le 1er octobre 2025 les États-Unis sont plongés dans une paralysie budgétaire, faute d’accord entre républicains et démocrates. Le président Donald Trump rejette la responsabilité sur l’opposition, qu’il accuse de vouloir « tout fermer », tout en assurant que son camp ne souhaitait pas ce blocage et en menaçant de supprimer définitivement certaines dépenses initiées par les démocrates.
Si elle n’est pas inédite, cette situation entraîne la suspension d’une grande partie des services fédéraux, soit environ 750.000 fonctionnaires placés au chômage technique sans solde, selon le Bureau budgétaire du Congrès, avec un manque à gagner estimé à une bagatelle de 400 millions de dollars. Le versement des aides sociales s’n trouve également perturbé et le trafic aérien pourrait également subir de nombreux retards.
Manque de visibilité
Au centre du conflit, les républicains proposent une prolongation budgétaire temporaire, alors que les démocrates conditionnent leur soutien au rétablissement de crédits sociaux, notamment pour l’Obamacare, supprimés dans le projet républicain. Les discussions à la Maison Blanche n’ont fait que qu’aggraver cette impasse.
L’épisode rappelle un autre « shutdown », celui de 2018-2019, qui avait à l’époque duré pas moins de 35 jours, un record. Cette fois, la confrontation intervient cependant à un an des élections de mi-mandat, où la majorité républicaine au Congrès sera remise en jeu. Les analystes préviennent qu’une semaine de blocage pourrait amputer la croissance américaine de jusqu’à 0,2 point de produit intérieur brut.
Si les demandes des démocrates sont jugées « ridicules » par le vice-président JD Vance, le texte proposé par les républicains n’a cependant reçu que 55 voix dont trois démocrates. Encore loin des 60 nécessaires pour son adoption. Le pays retient son souffle sachant que la situation ne sera pas résolue avant aujourd’hui vendredi au plus tôt, les travaux du Congrès étant suspendus jeudi pour la fête juive de Yom Kippour.
