Les contrôles d’identité en hausse, avec des populations plus exposées

Djoudi Hamani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Contrôles : un Français sur quatre en a subi au moins un au cours des cinq dernières années. C’est quatre fois plus pour les jeunes hommes perçus comme « noirs, arabes ou maghrébins ».
Selon cette enquête du Défenseur des droits sur les relations entre les forces de sécurité et la population, en 2024, 26 % des personnes interrogées ont déclaré avoir été contrôlées par la police ou la gendarmerie au moins une fois au cours des cinq dernières années. Ce chiffre s’élevait à 16 % en 2016.
Parmi ces personnes, 41 % ont entre 18 et 24 ans, 13 % sont âgées de 65 à 79 ans. Pour les personnes perçues comme « arabes, noires ou maghrébines », 39 % d’entre elles ont été contrôlées au moins une fois sur les cinq dernières années, contre 23 % pour les personnes perçues comme blanches exclusivement.
Les jeunes hommes perçus comme « arabes, noirs ou maghrébins » ont 4 fois plus de risque d’être contrôlés et ont 12 fois plus de risque d’avoir connu un contrôle poussé (fouille, palpation, ordre de partir, etc.).
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Comportements inappropriés
Cette enquête pointe également que les motifs des contrôles n’est pas explicité par les forces de sécurité pour plus d’une personne sur deux, et près d’une personne sur cinq déclare avoir fait face à un comportement inapproprié de la part des policiers et/ou gendarmes (tutoiement, insultes, provocations, brutalités).
Ces comportements inappropriés ont été davantage rapportés par les personnes perçues comme « noires, arabes ou maghrébines » ainsi que par les personnes qui se déclarent non hétérosexuelles, et les personnes au chômage.
Par ailleurs, 21 % des personnes déclarent que policiers ou gendarmes ont refusé de prendre leur plainte ou leur main courante. Parmi elles, 37 % sont en situation de handicap, 33 % portent un signe religieux, 30 % sont au chômage, 28 % sont perçues comme « noires, arabes ou maghrébines ».