Liberté d’informer : sale temps pour les journalistes

 Liberté d’informer : sale temps pour les journalistes

Un journaliste porte un brassard sur lequel on peut lire « 1881 ». En France, la liberté de la presse relève de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Alain Pitton / NurPhoto / NurPhoto via AFP

On a eu le précédent Médiapart avec la décision du parquet avec une censure inédite visant le journal en ligne d’Edwy Plenel (heureusement le tribunal judiciaire de Paris a décidé de mettre fin, le mercredi 30 novembre, à cette absurde décision); aujourd’hui, une autre procédure judiciaire qui fera date, met en cause la liberté de reportage.

 

Un journaliste pigiste du site d’information Reporterre qui avait réalisé un reportage sur une action des « Faucheurs volontaires » dans une entreprise de semences est poursuivi en justice en même temps que les militants. 

Reporterre, qui est classé comme média de l’écologie, « récuse totalement l’accusation et demande l’annulation de la procédure ». « Si l’on acceptait que ce journaliste soit condamné, le risque est clair : tous les journalistes qui couvriraient des actions de militants écologistes, syndicalistes, ou autres, pourraient être accusés des délits commis par ces militants. Il y a donc là un enjeu crucial de la liberté d’informer », précise le média. 

Sur ce plan-là, on ne peut que lui donner raison, car il y a là une menace réelle pour un métier dont le premier rôle est de chercher à rassembler des informations vérifiées et vérifiables pour laisser aux citoyens le loisir de se forger leur propre opinion.  

Une tribune rappelant les faits et lançant l’alarme vient d’être publiée :  https://www.reporterre.net/27016, comme Reporterre organise par ailleurs le lundi 5 décembre une réunion publique, à 19 h à la Bourse du travail, sur le thème de la liberté d’informer.

Y participeront notamment l’avocat Arié Alimi, la politologue Julia Cagé, le journaliste de France Inter Benoit Collombat, le président de Mediapart Edwy Plenel (sous réserve), la directrice de Politis Agnès Rousseaux, le fondateur d’Arrêt sur Images Daniel Schneidermann.

Abdellatif El Azizi