Ramadan, une Fatwa pour lutter contre le Coronavirus

 Ramadan, une Fatwa pour lutter contre le Coronavirus

FADEL SENNA / AFP


C’est un mois de jeûne particulier que vivent les Marocains, marqué par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), le confinement et l’interdiction des prières Tarawih et de l’Aid dans les mosquées.


C’est  le Conseil  supérieur des Oulémas qui a pris certaines décisions drastiques pour lutter contre la propagation de la pandémie. Dans un communiqué publié à l’occasion du mois de Ramadan, le Conseil indique que "la protection des vies prime sur l’accomplissement de la religion".


La réouverture des mosquées interviendra lorsque "les conditions seront réunies pour un retour à la normale de la situation sanitaire du royaume".


Selon le communiqué, "les actes d’adoration à Allah, quels qu’ils soient, ne sont pas privés de rétributions en cas d’incapacité de les accomplir ; qu’il s’agisse des actes obligatoires comme le Hajj, ou des diverses autorisations dictées par la Charia, et à plus forte raison, pour les actions motivées par une intention sincère, mais pratiquement impossibles à exécuter parmi les actes de la Sunna, y compris les prières Tarawih et de l’Aid".


Dans la crise que traverse le Maroc, se soustraire à ces obligations, reste un cas de force majeure. Le conseil propose la prière chez soi, individuellement ou collectivement, avec les membres de sa famille, "sans prise de risque".


Le conseil rappelle que le Maroc, comme tous les pays du monde, a choisi l’état d’urgence sanitaire pour se protéger contre la pandémie. Et les mesures portant interdiction des rassemblements, sont destinées à limiter "le risque de contamination menaçant la santé, voire la vie". C’est la raison pour laquelle le Conseil supérieur des Oulémas demande de "rester chez soi et ne sortir qu’en cas de nécessité extrême pendant le mois béni du ramadan".


Pas d'ablutions funèbres pour les personnes décédées du Covid-19


Dans le même sujet et suite à la demande du ministère de la Santé adressée, le 23 avril, au Conseil supérieur des Oulémas, le CSO  a émis une Fatwa (un avis juridique) relative à l’inhumation des dépouilles des victimes du Covid-19 qui stipule  que les personnes décédées du Covid-19 au Maroc peuvent être inhumées sans ablutions funèbres.


Selon l’avis du conseil, l’Islam a appelé à préserver la dignité des morts, à travers les ablutions funèbres, la prière et la sépulture, sans pour autant atteindre à la vie des personnes chargées de laver les morts du Covid-19, comme dans le cas d’autres pandémies. Le conseil estime que ceux qui sont morts du Covid-19 sont considérés comme des martyrs et qui n’ont pas besoin d’ablutions funèbres avant inhumation.

Mohamed El Hamraoui