Rachid M’barki, au service de l’information

 Rachid M’barki, au service de l’information

crédit photo :Philip Conrad/Photo 12/AFP


Présentateur phare du JT de BFM TV, il prône l’importance d’un journalisme consciencieux et honnête. Portrait d’un homme devenu malgré lui un modèle de la diversité dans les médias.


“Un chaînon manquant entre l’information et le public.” C’est ainsi que Rachid M’Barki décrit son métier de journaliste. Figure emblématique de la chaîne BFM TV depuis douze ans, le présentateur se défend d’être en quête absolue d’exclusivité. Point de “course au buzz” donc, mais une volonté “d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité”.


 


Prendre le recul nécessaire


Car le développement des nouvelles technologies et l’arrivée des réseaux sociaux ont bouleversé le paysage médiatique. Sans en faire une critique virulente et manichéenne, le journaliste met néanmoins en garde contre ce flot d’informations qui circulent sur le Net et qui, bien souvent, sont accueillies sans le recul nécessaire pour discerner le vrai du faux. Face aux “fake news”, vilipendées dernièrement par Emmanuel Macron, à la désinformation ou à la recherche effrénée de scoop, Rachid M’Barki met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources et vulgarisation d’informations parfois complexes sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité qui, chaque jour, prend l’antenne devant des milliers de téléspectateurs. Un travail qu’il exerce avec plaisir mais qui, de son propre aveu, se révèle parfois complexe. Il se souvient des attentats de Paris, où le direct n’avait pas été facile à assumer pour les journalistes de la chaîne : “Couvrir ce genre d’événement était une première pour nous. Globalement, on n’a pas mal fait, mais il y a eu des moments critiques. Entre le stress et la fatigue, il y a eu quelques dérapages à l’antenne, fort heureusement sans conséquences. On a fait notre mea culpa et, depuis, nous avons mis en place des procédures pour éviter de refaire les mêmes erreurs.”


 


“Ma responsabilité : montrer que tout est possible”


Né à Toulouse en 1969, c’est un peu par hasard qu’il entre dans la profession. Issu d’un milieu modeste, il garde le souvenir d’une enfance heureuse, partagée avec son frère et sa mère. Bac en poche, ne sachant pas vers quel métier se tourner, il entame des études juridiques et obtient une maîtrise en droit public. Mais une rencontre avec la rédactrice en chef de Radio France-Toulouse met un terme à son indécision. Séduite par la voix du jeune homme, elle lui propose un stage d’une semaine au sein de la radio : il est littéralement piqué par le virus journalistique. Radio Méditerranée Internationale, Euronews, RFI, AFP, Bloomberg TV… et désormais BFM TV, Rachid M’Barki a su imposer son nom et son image dans le ­paysage audiovisuel français.


Avec humilité, il met aujourd’hui sa notoriété au service de plusieurs causes. Engagé contre les violences faites aux femmes et aux enfants, l’homme est aussi devenu un bel exemple de la diversité au sein du monde médiatique. “J’avais du mal avec cette image au départ. Je suis journaliste, pas porte-drapeau. Mais en échangeant avec une Marocaine dans la rue, qui avait fait de moi un modèle de réussite auprès de ses deux filles, j’ai compris que j’avais une responsabilité, celle de montrer que tout est possible. Et ce quelle que soit notre religion, notre couleur de peau ou nos origines”, confie-t-il. Pour lui, le secret de la réussite ne tient qu’en un seul mot : “Oser.”


MAGAZINE FEVRIER 2018

Jonas GUINFOLLEAU