Des étrangers restent bloqués à l’aéroport

 Des étrangers restent bloqués à l’aéroport

Yann Castanier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP


Malgré les demandes faites au gouvernement, de nombreuses personnes étrangères restent enfermées, notamment dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy.


Statu quo


Depuis le 17 mars, la mesure du confinement a été décrétée dans toute la France afin de pouvoir endiguer au mieux la pandémie de Covid-19.


Cependant, dans certains lieux, comme les lieux de privation de liberté, les consignes de sécurité et des gestes barrières s'avèrent compliquées à mettre en place.


Depuis fin mars, de nombreuses organisations de soutien aux personnes étrangères plaident pour la fermeture des centres de rétention administrative (CRA), des zones d'attente et autres lieux privatifs de liberté.


L'Observatoire de l'enfermement des étrangers (OEE) attire l'attention sur la zone d'attente de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, où certains sont « bloqués dans les salles d’embarquement » et « dans des conditions indignes pour tous », souligne l'organisation. 


Refoulements


Se voyant refuser l'admission sur le territoire par la Police aux frontières (PAF), des personnes étrangères se retrouvent bloquées dans les salles d'embarquement et, selon l'OEE, sont ainsi contraintes « à prendre de leur propre initiative et à leurs frais l’un des quelques vols qui continuent à être opérés ».


Bloquées en dépit du principe de non-refoulement, les personnes étrangères coincées dans les salles d'attentes ne bénéficient clairement pas des conditions d'hygiène requises en cette période d'urgence sanitaire : « Elles n’ont eu aucune possibilité de prendre une douche ou de se changer (…) aucun matériel de protection et ce, alors que les gestes barrières et mesures de protection contre la propagation du virus ne peuvent évidemment pas être respectés en aérogare » s'indigne l'OEE.


Banalisation ?


Alors qu'auparavant, seules une à cinq personnes par jour étaient maintenues en ZAPI 3, le lieu d'hébergement de la zone d'attente, l'OEE révèle que depuis le 20 avril, ce chiffre atteindrait quinze à vingt personnes par jour.


« Depuis un mois, des avocats du barreau de Bobigny saisissent sans relâche et en vain le juge administratif pour qu’il mette fin à l’enfermement de ces personnes. Quelles que soient les situations présentées, ce sont près de 40 référés qui ont jusqu’à présent été rejetés » explique l'Observatoire.


Ce dernier rappelant que les audiences étant suspendues à cause du confinement, les personnes étrangères devront « être libérées à l’expiration du délai de quatre jours au delà duquel il [le juge des libertés et de la détention du tribunal de Bobigny, ndlr] doit autoriser la prolongation de ce maintien ».

Charly Célinain