Moussalaha : un programme didactique contre l’idéologie extrémiste dans les prisons
Le Centre Moussalaha a clôturé, le lundi 28 avril, la 16ᵉ édition de son programme, au sein de la prison locale de Salé. Ce programme a bénéficié à 21 détenus condamnés dans le cadre de la loi sur la lutte contre le terrorisme, portant à 364 le nombre total de bénéficiaires depuis le lancement de cette initiative en 2017.
Créé sous les Hautes Instructions du Roi Mohammed VI, le Centre Moussalaha a pour objectif de renforcer les valeurs de citoyenneté, de tolérance et de modération, tout en préservant la dignité humaine.
La cérémonie de clôture a été marquée par la projection d’un film vidéo, enrichi des témoignages des détenus participants. Ce film a dressé le bilan de cette 16ᵉ édition, qui s’est tenue du 17 janvier au 28 avril.
Durant cette période, les détenus ont suivi des formations dans divers domaines : religieux, juridique, droits de l’homme, socio-économique et psychologique, accompagnées d’activités telles que le théâtre, le dessin et le jardinage.
Selon Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma et président du Centre Moussalaha, le programme vise à amener les détenus condamnés pour terrorisme et extrémisme à se détacher de l’idéologie extrémiste et à sanctuariser l’espace carcéral.
Cela se fait à travers des conférences interactives spécialisées, promouvant les valeurs de tolérance et de rejet de l’extrémisme.
M. Abbadi a précisé que l’initiative repose sur trois axes :
- la réconciliation avec soi-même, en favorisant la pensée positive et l’acquisition de compétences cognitives et comportementales ;
- la réconciliation avec la religion ;
- et la réconciliation avec la société, afin de promouvoir une réinsertion constructive et une contribution active au développement social.
Le programme met également un accent particulier sur la sensibilisation aux garanties constitutionnelles et à la protection des droits et libertés prévues par la Constitution, ainsi qu’aux mécanismes de protection en vigueur au Maroc.
Des séances sont aussi consacrées à rappeler les législations nationales et les conventions internationales relatives à la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.
Abdelouahed Jamali Idrissi, coordinateur de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, a souligné que ce programme vise principalement les détenus ayant des difficultés à comprendre la religion, ce qui a pu conduire à des comportements contraires aux valeurs de la société nationale.
Selon lui, la participation à ce programme a permis aux bénéficiaires de discerner le vrai du faux, les idées erronées des idées justes, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance à la patrie et leur attachement à ses valeurs.
À l’issue de la cérémonie, la 17ᵉ édition du programme Moussalaha a été lancée, avec la participation de 26 nouveaux détenus.
