Balladur, envoyé spécial du G8 pour les pays arabes
Parmi les thèmes abordés lors du dernier G8, organisé cette année à Deauville, la question des soulèvements démocratiques dans les pays arabes a occupé une place de choix. La Tunisie et l’Égypte figuraient d’ailleurs parmi les invités de ce G8 sous présidence française, soucieuse de rattraper le retard à réagir face aux crises qu’ont connu les deux pays.
Un partenariat économique à long terme de 40 milliards de dollars en faveurs de ces pays en voie de démocratisation a d’ailleurs été engagé à l’issue du sommet en mai dernier. Un partenariat crucial soutenu par l’économiste Alexandre Kateb, spécialiste des pays émergents et directeur de compétence et finance : «Les problèmes de ces deux pays sont structurels. Ils ne pourront pas être résolus du jour au lendemain. Néanmoins, ces fonds apportés par les leaders du G8 pourront leur permettre de payer leurs dettes et assumer leurs obligations vis-à-vis des investisseurs étrangers».
Le partenariat de Deauville
Après consultation des différents membres du G8, Nicolas Sarkozy a finalement choisi de nommer Édouard Balladur, ancien premier ministre sous le deuxième mandat de François Mitterrand, envoyé spécial pour mettre en œuvre le partenariat de Deauville. Le but est d’aider les pays arabes dans leur transition démocratique.
Dès fin juillet, Édouard Balladur se rendra dans ces pays arabes afin de représenter la présidence française du G8 et y présenter les différentes étapes de ce partenariat élaboré en collaboration avec les «organisations compétentes, au premier rang desquelles les institutions financières internationales». Sa mission prendra fin au 31 décembre 2011, date à laquelle la France cèdera la présidence aux États-Unis. Ces derniers établiront un premier bilan de ce partenariat.
Bio express
Edouard Balladur débute sa carrière politique en 1964 sous le mandat de Georges Pompidou en intégrant le bureau du premier ministre. 1974, Valérie Giscard D’Estaing président, il est nommé au conseil d’État. En 1986, alors que Jacques Chirac occupe la fonction de premier ministre, il est nommé ministre de l’économie, des finances et des privatisations. Libéral, sa politique se rapproche de celle mise en place par Margaret Thatcher en Angleterre ou encore Ronald Reagan aux États-Unis.
Elus président pour la seconde fois, François Mitterrand le nomme en1993 premier ministre dans ce que l’on a appelé la deuxième cohabitation. Il affirme axer sa démarche politique autour des valeurs du rassemblement, du renouveau et de la tolérance. La même année, son gouvernement met en œuvre le système des retraites en prolongeant la durée de cotisation nécessaire à l’octroi de l’allocation-retraite. Deux ans plus en 1995, soutenu par Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy, Édouard Balladur se présente aux élections présidentielles face à Jacques Chirac mais est éliminé dès le premier tour. Ancien membre du RPR (rassemblement pour la république), Balladur est devenu membre de l’UMP et un fervent défenseur de la politique de Nicolas Sarkozy.
Gypsy Allard
