France. À Stalingrad, Mélenchon appelle à « battre Sarkozy »

 France. À Stalingrad, Mélenchon appelle à « battre Sarkozy »

Jean-Luc Mélenchon a appelé ses militants à voter pour Hollande. Photo Martin Bureau / AFP.


Malgré le temps maussade, la place Stalingrad à Paris était pleine hier vendredi en fin d’après-midi pour le meeting du leader du Front de Gauche. Jean-Luc Mélenchon a tenu un discours offensif à l’égard du président sortant, appelant ses partisans à voter pour François Hollande. (Photo AFP)




 


« On se doit d’être là aujourd’hui, le combat continue », affirme Smaïn, drapeau du Front de gauche à la main. La pluie qui s’abat sur la capitale n’a pas découragé les troupes de gauche. La place ne cesse de se remplir alors qu’il pleut de plus en plus.


Au micro, Ridan insuffle de la force au public avec son titre : « Ah les salauds ! ». De jeunes militants de la CGT, tout de rouge vêtus, arrivent fumigènes à la main et mettent une ambiance du tonnerre devant l’œil amusé des « camarades ».


Face à la scène, à l’abri des arbres, trois jeunes Franco-Tunisiens discutent de l’élection présidentielle. À deux jours du scrutin, les avis divergent sur la stratégie. « Si on vote Hollande, on lui donne de la légitimité et on peut être sûrs qu’il ne comptera pas sur nous pour gouverner », avance Salim. « Tu es fou, lui répond Nabil, il faut battre Sarkozy et ensuite, on pourra avoir notre mot à dire ». « Le Pen ou Sarko, c’est pareil surenchérit le dernier, alors dimanche il ne faut pas se tromper de combat, nous devons dégager cette droite puante du pouvoir ».


 


« S’il repasse, je me casse »


À 19 heure, la place affiche complet. Certains ont même pris de la hauteur sur les terrasses pour pouvoir apercevoir leur champion. Sébastien, jeune homme de gauche assiste pour la première fois à un meeting de Mélenchon cette année. « Il y a vraiment des gens de tous horizons, de toutes générations, c’est vraiment bien. Ça change des manifestations du PC où on ne trouvait que des anciens », souligne-t-il.


Comme à chaque mobilisation du Front de Gauche, la mixité culturelle et générationnelle est au rendez-vous. De nombreuses mamans voilées accompagnées de leurs enfants ont fait le déplacement. Des ados et leurs parents se prennent en photo avec des militants de la première heure. L’ambiance est à la bonne humeur. « Quand je vois tous ces gens, tous ces jeunes, je me dis que le Front de Gauche a un bel avenir », s’enthousiasme Patrick, vieux militant du Parti Communiste.


D’autres s’inquiètent et ne veulent pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. « Je me méfie des sondages, de ceux qui les font. En plus, c’est un long week-end avec le 8 mai, il faut rester vigilant », s’inquiète Mounir. « S’il repasse, je me casse », s’emporte son ami, keffieh autour du cou.


 


« Nous avons décidé de battre Sarkozy »


 « Il est où ? Il est où ? », lance une petite tête blonde à ses parents. Assise sur les épaules de son père, elle cherche du regard Jean-Luc Mélenchon qui arrive sous les hourras de la foule.


Tout de suite, le candidat du Front de Gauche s’attaque à l’ennemi honni, « Nicolas Sarkozy ». « Ça ne paie pas de se comporter comme un gros facho », commence-t-il. Décidé à continuer le combat dès le lendemain de cette élection, Jean-Luc Mélenchon exhorte ses troupes à ne pas se tromper dimanche. « Nous avons décidé de battre Nicolas Sarkozy et pour le faire, nous votons Hollande et nous ne sommes pas gênés de le faire ».


Après des semaines de tensions palpables avec le leader du Parti Socialiste, le candidat du Front de Gauche a choisi de ne plus faire semblant. Il a appelé ses militants à être « responsable ». « Il nous faut une ample défaite de Nicolas Sarkozy. Plus elle sera profonde et plus fort sera l’élan qui en résultera », ajoute-t-il. « Ré-sis-tance ! Ré-sis-tance ! », clame la foule comme un seul homme.









Jonathan Ardines




 


 


 


 


Jonathan Ardines