Nuit de la solidarité : recensement nécessaire ou coup de com ?

 Nuit de la solidarité : recensement nécessaire ou coup de com ?

Des bénévoles de Nuit de la solidarité à Paris, un évènement organisé chaque année pour recenser le nombre de sans-abris, comprendre leurs besoins afin d’adapter les dispositifs d’urgence et sociaux. PASCAL LE SEGRETAIN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

Hier soir avait lieu de la Nuit de la solidarité dont le but est de dénombrer les personnes sans domicile fixe pour mieux les aider. Utopia 56 y voit une « opération de communication ».

 

Compter, aider

La Nuit de la solidarité avait lieu hier soir (20 janvier) pour la cinquième année consécutive, à Paris, mais aussi à Marseille ou encore Bordeaux. Une dizaine de villes au total.

Des milliers de bénévoles et professionnels ont arpenté les rues à la rencontre des personnes à la rue. Le but affiché : mieux les recenser, mieux les connaître afin d’adapter les dispositifs d’urgence et sociaux.

Le recensement reste anonyme, cette année encore. L’accent a été mis sur l’observation et l’évaluation de l’impact de la crise sanitaire sur la précarité et les situations pouvant conduire à la rue.

Communication ?

L’année dernière, à Paris, les bénévoles de la Nuit de la solidarité ont recensé 2 829 personnes en situation de rue. La ville ne manquant pas de préciser que ce décompte permettait une photographie, à un instant t, de la situation.

Pour l’association Utopia 56, qui intervient quotidiennement dans les rues de la capitale, un tel décompte ne suffit pas. Il ne permet pas de « visibiliser la réalité des situations de rue subies par les personnes ».

L’association dénonce une « opération de communication publique ». Aux dépens de personnes « ignorées tout au long de l’année ».

Solution

« Pour réellement trouver une solution pour les personnes à la rue, il est nécessaire de sortir des opérations de communication. Il faut mener un constat réel de la situation et de ses causes. La présence et le maintien des personnes à la rue est aujourd’hui un choix politique ». C’est ce qu’affirmait Kerill Theurillat, coordinateur Utopia 56 Paris, dans un communiqué.

L’association regrette le manque de structures adaptées à l’hébergement des primo-arrivants, les forçant à vivre dans la rue.

De son côté, la ville de Paris indiquait que lors de la dernière Nuit de la solidarité (24-25 mars 2021), 28 334 places d’hébergement et de mise à l’abri étaient ouvertes.

 

Charly Célinain