Plusieurs milliers de manifestants contre l’islamophobie dimanche à Paris

Le 11 mai 2025 à Paris, Jean-Luc Mélenchon, Éric Coquerel et Danièle Obono (LFI – Nouveau Front populaire) au rassemblement contre l’islamophobie, en hommage à Aboubakar Cissé, tué dans une mosquée du Gard le 25 avril. (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Des organisations ont appelé à se mobiliser pour dénoncer « la progression de l’islamophobie en France » et rendre hommage à Aboubakar Cissé.

« Le racisme, ça commence avec des mots et ça finit comme Aboubakar », pouvait-on lire sur une pancarte dans le cortège où ont pris place de nombreux représentants de la France Insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, Louis Boyard, Aymeric Caron, Aurélie Trouvé ou Eric Coquerel.
Au milieu de drapeaux français et palestiniens, les manifestants scandaient notamment « non, non à l’islamophobie », avec plusieurs slogans et pancartes ciblant le ministre de l’Intérieur: « Même si Retailleau ne veut pas, nous on est là », « C’est pas les femmes voilées, c’est pas les musulmans, c’est Retailleau qu’il faut virer ».
La préfecture de police de Paris a comptabilisé 3 700 participants, les organisateurs 15 000, et ailleurs en France, ils étaient 400 à Lille, 200 à Lyon et 150 à Marseille.

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Peur constante
Le député LFI Éric Coquerel a déploré une « augmentation de l’islamophobie de manière incontestable, jusqu’à la mort d’Aboubakar Cissé dans une mosquée ». « Jamais on ne dira assez la responsabilité du ministre Retailleau qui fusionne droite et extrême droite », a-t-il lancé, assurant à « nos compatriotes de confession musulmane » qu’ « on ne lâchera rien ».
Les trois premiers mois de l’année ont enregistré une augmentation des actes antimusulmans de 72% par rapport à la période en 2024 avec 79 cas recensés, selon un décompte du ministère de l’Intérieur.
Yassine Benyettou, secrétaire national du collectif RED Jeunes et coorganisateur de la marche, a déploré cette semaine « une peur constante » grandissante dans la communauté musulmane, estimant que la « parole décomplexée » d’une partie de la classe politique alimente un climat antimusulman.
