Rentrée scolaire : le gouvernement positif malgré un manque de professeurs

La ministre de l’Éducation Élisabeth Borne et le maire du 15ᵉ arrondissement de Paris, Philippe Goujon, visitent des élèves à l’école élémentaire Vigée-Lebrun le 1er septembre 2025, jour de la rentrée 2025-2026. (Photo Bertrand GUAY / AFP
Selon Élisabeth Borne, il manque des professeurs pour cette rentrée. Mais cette dernière veut surtout rassurer en rappelant qu’il en manque moins que l’an passé.
En cette rentrée 2025, il devrait manquer « l’équivalent de 2 500 professeurs », reconnaissait la ministre de l’Éducation nationale au micro de RTL.
Cette dernière s’attendait donc à ce que, parmi les 12 millions d’écoliers ayant repris le chemin de l’école, certains n’aient pas d’enseignants face à eux pour leur dispenser des cours.
Toutefois, Élisabeth Borne voulait rester optimiste en rappelant qu’il manquait moins de professeurs que l’an dernier, parce qu’il y a « 100 000 élèves de moins et autant de professeurs qu’à la rentrée 2024 ».
Jusqu’ici, tout va bien, semblait donc être le message diffusé par le gouvernement.
Déjà entendu
Cet argument avancé par l’actuelle pensionnaire de la rue de Grenelle avait déjà été utilisé le 16 octobre dernier, à l’Assemblée nationale, par Anne Genetet, alors ministre de l’Éducation nationale. Cette dernière tentait de justifier la décision de supprimer 4 000 postes d’enseignants :
« À cette rentrée scolaire, nous avons 80 000 élèves de moins, en septembre 2025 nous en aurons 100 000 de moins (…) Ces chiffres nous ont permis d’avoir un nombre moyen par classe qui n’a jamais été aussi bas, avec un peu moins de 22 élèves par classe. »
Le lendemain (17 octobre), sur X, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, réfutait déjà cet argument : « Depuis 2018, il y a eu 7 441 élèves en plus et 8 865 postes dans le 2ᵉ degré (…) Si la démographie était un critère, comme le dit la ministre, il aurait fallu créer des emplois (…) Ce sont donc des choix politiques. »
Quel avenir ?
Ces prochaines semaines, les syndicats devraient rester vigilants. En octobre dernier, l’intersyndicale, regroupant notamment la FSU, l’UNSA ou encore SUD Éducation, alertait : « Dix semaines après la rentrée, des élèves n’ont encore pas eu certains cours, n’ont pas d’AESH ou n’ont pas de remplaçants. »
De plus, le contexte social, avec des mouvements de grève annoncés, le contexte budgétaire et l’instabilité politique, ne suscitent pas l’optimisme pour l’avenir proche.
Parmi les mesures pour combattre le surendettement de la France, le Premier ministre François Bayrou mettait sur la table la possibilité de supprimer 3 000 postes publics.
La secrétaire nationale de la CFDT Éducation, Caroline Brisedoux, confiait son inquiétude : « La perspective de ne pas avoir de ministre et d’envisager des restrictions budgétaires est un peu inquiétante. »
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