Société. 14 ans de loi DALO et crise du (re)logement

 Société. 14 ans de loi DALO et crise du (re)logement

Manifestation organisée par l’association française du droit au logement (DAL, Droit au Logement), à Paris, contre la politique du logement et de l’urbanisme d’Emmanuel Macron. LIONEL BONAVENTURE / AFP / Décembre 2017.

Devant une application de la loi DALO de moins en moins stricte et des problèmes de logement amplifiés par le Covid-19, le DAL organise un rassemblement pour dénoncer cette situation.

 

Prioritaires ?

Il y a 14 ans, jour pour jour, le 5 mars 2007, était créée la loi DALO. Toute famille reconnue prioritaire au titre de cette loi doit être relogée dans un délai de 6 mois par la préfecture ou les autres réservataires de logements sociaux que sont les communes, Action-logement et les bailleurs sociaux. Simplement la réalité est bien différente de la théorie. Au 1er janvier 2020, en France, 71 713 familles reconnues prioritaires étaient en attente d’un relogement, dont 60 178 en Ile-de- France. En pratique, de nombreux prioritaires DALO attendent un relogement depuis des années.

Témoignages

Pour dénoncer cette situation des prioritaires de la loi, en attente de leur logement dans des conditions des plus précaires, l’association Droit au logement (DAL) organise un « rassemblement-témoignage » aujourd’hui (5 mars) à 14h, face au ministère du Logement (Paris). Des prioritaires DALO y témoigneront des conditions difficiles dans lesquelles ils attendent d’être relogés décemment des années durant. Une action qui intervient à quelques semaines de la présentation de la loi 4D au Sénat (début avril). Cette loi prévoit notamment la réforme des attributions de logements sociaux.

Covid-19

Dans son dernier rapport sur l’État du mal-logement en France, la Fondation Abbé Pierre pointe une situation du logement aggravée par le crise sanitaire. Selon le rapport, en 2020, 14 % des Français ont notamment eu des difficultés liées au logement.

Pour pallier à l’augmentation de la précarité et notamment en terme de logement, le rapport est clair. Il faut « renforcer les dispositifs servant à amortir les difficultés que rencontrent les ménages dans cette période particulière (fonds d’aides aux impayés de loyers et d’énergie, CCAPEX, aides personnelles au logement…), améliorer l’adéquation de l’offre avec la demande (qu’il s’agisse de stimuler la production de logements publics et privés à bas loyer) ». Le DAL va dans le même sens en demandant notamment l’augmentation de l’offre de logements sociaux à loyer abordable. Mais également le renforcement des sanctions pour le non respect de ce droit en versant les astreintes directement aux requérants.

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Charly Célinain