Trois « groupes de la mort » ? Le tirage du Mondial 2026 et ce qu’il signifie pour la Tunisie, le Maroc et l’Algérie

 Trois « groupes de la mort » ? Le tirage du Mondial 2026 et ce qu’il signifie pour la Tunisie, le Maroc et l’Algérie

Organisé à Washington, le tirage au sort de la Coupe du monde de football 2026 a surtout donné à voir une FIFA engagée dans une démonstration de communication politique assumée, en présence de Donald Trump

Le tirage au sort de la Coupe du monde 2026, organisé le 5 décembre à Washington, a assigné aux trois sélections maghrébines des adversaires redoutables. Au point que supporters et observateurs parlent déjà de « groupes extrêmement difficiles » respectivement pour la Tunisie, le Maroc et l’Algérie. Décryptage.

Le tirage officiel détaillé par la FIFA a dessiné 12 poules qui promettent une phase de groupes plus serrée que jamais dans ce Mondial pour la première fois à 48 équipes. Une pléthore de nations symptomatique de l’ère de la présidence FIFA de l’italien Giovanni Infantino, déjà critiquée par les nostalgiques des origines du Mondial à 16 et 32 équipes qui fustigent un tournoi compliqué pour les organismes des joueurs à qui l’on réclame toujours plus de compétitions.

 

Un groupe F au goût de revanche

La Tunisie hérite donc du groupe F avec les Pays-Bas, le Japon, ainsi que le futur vainqueur du play-off des barrages européens (Ukraine/Suède/Pologne/Albanie). Sur le papier, c’est une triangulaire d’équipes au profil très différent : les Néerlandais, classiques outsiders capables de très grandes performances ; le Japon, modèle d’organisation et de vitesse ; et la Tunisie, collectif combatif cherchant à tirer profit de sa cohésion retrouvée et de son vécu récent en grandes compétitions. Le groupe offre peu de place aux erreurs : chaque point vaudra de l’or.

Les Aigles de Carthage restent cependant sur une défaite 2 – 0 lors de leur dernière rencontre en date face au Japon en octobre 2023, la sélection nippone ne cesse en effet de se bonifier grâce notamment à l’expérience acquise par ses internationaux qui évoluent désormais dans les plus grands championnats européens. Des japonais qui ne réussissent décidément pas aux Tunisiens puisque lors de leur unique confrontation passée en Coupe du monde que le Japon disputait certes à domicile en 2002, ce dernier l’avait également emporté 2 – 0, les Aigles auront donc soif de revanche dans cette opposition de style.

 

Affiches alléchante Brésil – Maroc et Argentine – Algérie

Le Maroc, placé en groupe C, retrouvera l’ogre sud-américain, le Brésil, même s’il n’est pas au mieux de sa forme, mais aussi l’Écosse et Haïti. Pour les Lions de l’Atlas, la confrontation avec le Brésil sera naturellement la plus dangereuse, mais le Maroc reste l’une des meilleures défenses africaines (Hakimi est cette année Ballon d’or africain) et peut, par son organisation défensive et ses contre-attaques, créer la surprise face aux formations plus talentueuses techniquement. A ne pas sous-estimer, l’Ecosse et Haïti peuvent compliquent toutefois la donne.

L’Algérie se retrouve quand à elle dans le groupe J avec nul autre que le champion en titre, l’Argentine de Messi, mais aussi l’Autriche et la Jordanie dans un derby inédit de nations arabes. Affronter l’Argentine dès l’entrée en matière sera un défi de taille : Lionel Messi et sa génération restent favori logique mais l’Autriche est aussi un adversaire européen solide, organisé, capable de gêner des Marocains demi-finalistes de la dernière édition du Mondial.

Pour les Fennecs, l’objectif logique est d’aller chercher au minimum la deuxième place du groupe ou de viser les places de meilleur troisième : cela nécessitera combinaisons, maîtrise défensive et buts sur phases arrêtées, terrain où l’Algérie a souvent su faire la différence.

 

Le Mondial des nuits blanches

Côté calendrier, publié ce samedi, les horaires seront serrés et pas toujours favorables aux téléspectateurs européens ou tunisiens, compte tenu des fuseaux. Quelques exemples concrets : Brésil–Maroc se jouera le 13 juin (soirée aux États-Unis), soit à 23h00 heure de Tunis le 13 juin ; Tunisie–Japon est programmée le 20 juin à minuit, donc à 05h00 heure de Tunis le 21 juin ; Tunisie–Pays-Bas le 25 juin à 19h00 (ET), soit 00h00 (heure de Tunis) le 26 juin ; enfin Argentine–Algérie aura lieu le 16 juin à 21h00 (ET), donc 02h00 (heure de Tunis) le 17 juin.

Ces conversions partent des horaires en Eastern Time (ET/EDT) publiés par la FIFA et les diffuseurs. Les supporters tunisiens, marocains et algériens devront donc s’habituer à des réveils ou soirées tardives cet été.

Les sélections de Tunisie, du Maroc et de l’Algérie ont en somme toutes trois été placées dans des poules où l’équilibre est fragile et où la moindre erreur peut coûter cher. Reste à voir si l’expérience, la tactique et la capacité à tenir physiquement sur une compétition longue permettront aux trois sélections maghrébines de sortir la tête haute, et peut-être d’offrir quelques-unes des belles surprises que l’Afrique et le Maghreb savent parfois produire sur la scène du football mondial.

 

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