La France va doubler ses investissements en Tunisie d’ici 3 ans

 La France va doubler ses investissements en Tunisie d’ici 3 ans

Youssef Chahed et Edouard Philippe


En marge de la visite de son homologue tunisien à Matignon, le Premier ministre français Edouard Philippe a annoncé le 14 février un doublement des investissements directs français en Tunisie, d’ici l’horizon 2022.



 


Il s’agit probablement du point d’orgue du bilan plutôt flatteur dont peut se targuer la délégation tunisienne à l’issue de sa visite de 3 jours à Paris, malgré la mise en difficulté qu’à constitué le maintien de la Tunisie sur la liste noire de l’UE du blanchissement d’argent et du financement du terrorisme, au premier jour de la même visite. Un contretemps balayé par « l’idylle franco-tunisienne au jour de la Saint-Valentin », comme l’a fait remarquer Youssef Chahed à la faveur d’une boutade qui a fait sourire toute l’audience.


Edouard Philippe a également rappelé que l'Agence Française de Développement (AFD) s’était engagée à augmenter son volume de financement en faveur de la Tunisie pour atteindre une moyenne de 250 millions d’euros par an d'ici 2022. Il s'exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement Youssef Chahed à l’issue de la deuxième réunion du Haut conseil de coopération tuniso-français. Ce Haut conseil fait suite à celui qui s’était tenu à Tunis lors du déplacement du Premier ministre français dès octobre 2017.


 


Transition, terrorisme, migration, un triptyque incontournable  


Le Premier ministre français a réaffirmé à cette occasion « le soutien de la France au processus démocratique en Tunisie », avec la tenue cette année des élections législatives et présidentielle.


Il a indiqué avoir discuté avec le chef du gouvernement du renforcement de la coopération dans les domaines de la sécurité, de la lutte contre le terrorisme, des questions migratoires et des enjeux économiques. Des accords ont été signés dans le domaine des transports, de la santé et l’enseignement supérieur, a-t-il dit.


Par ailleurs, Edourad Philippe a annoncé la création sous peu en Tunisie d’une « station T » inspirée de l’expérience française (Station F) pour mieux accompagner les jeunes entrepreneurs et startupeurs tunisiens, ce qui ne manquera pas d’alimenter les analogie entre la « macronie » et le style Chahed.


De son côté, le chef du gouvernement Youssef Chahed a souligné que la coopération tuniso-française s’articule autour de quatre axes prioritaires, citant notamment les investissements, le développement régional, l’éducation et la culture.


En ce qui concerne le terrorisme, la défense et la sécurité, le chef du gouvernement a indiqué que se sont des défis communs aux deux pays. « Le terrorisme est une menace commune à laquelle il faudra apporter une réponse commune. Nous pouvons encore coopérer davantage en matière d’échange d’information sur des défis communs qui sont le terrorisme, le retour de combattants étrangers », a-t-il assuré à ce propos.


 


12 mille étudiants tunisiens concernés par l’exonération de frais supplémentaires  


Concernant le volet éducation, enseignement supérieur et formation professionnelle, Chahed a mis en valeur la création prochaine de l’université Franco-Tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM) qui sera opérationnelle dès le mois de septembre prochain. « L’UFTAM ouvre des perspectives très importantes dans le renforcement de cette coopération, c’est un acquis très important avec des co-diplomations entre les universités tunisiennes et françaises », a-t-il ajouté.


Le chef du gouvernement a fait observer que 12000 étudiants tunisiens sont présents en France pour un pays qui compte 11 millions d’habitants, saluant l’Université de Marseille qui a décidé d’exonérer les étudiants tunisiens de l’augmentation des droits d’inscription.


S’agissant du volet tourisme, le chef du gouvernement a souligné que la Tunisie table en 2019 sur 1 million de visites de touristes français, sachant que quelques 781 mille touristes français ont visité la Tunisie en 2018, soit une hausse de 37% par rapport à 2017.


Chahed a martelé que la France reste le premier investisseur en Tunisie, avec plus de 1.400 entreprises installées dans le pays, et son deuxième partenaire économique avec 14,3% de parts de marché en 2018. « La France va clairement consolider son positionnement et probablement décrocher la première place sur le plan commercial », a-t-il dit, l’Italie étant le premier partenaire de la Tunisie en la matière.


Aujourd’hui vendredi 15 février, le chef du gouvernement tunisien est attendu à l’Elysée par le président français Emmanuel Macron, en guise de clôture de cette emblématique visite d’Etat.

Seif Soudani