(Y)our Mother : quand le cinéma répare les silences

 (Y)our Mother : quand le cinéma répare les silences

Plus qu’un film autobiographique, (Y)our Mother est un acte de réparation, un geste de réconciliation

Le documentaire de Samira El Mouzghibati, (Y)our Mother, récompensé à Amman pour sa force émotionnelle et sa portée universelle.

Un prix pour un récit intime et courageux

Le documentaire marocain (Y)our Mother, réalisé par Samira El Mouzghibati, a remporté le Prix du meilleur long métrage documentaire arabe à la 6ᵉ édition du Festival international du film d’Amman – Awal Film, qui s’est tenue en juillet dans la capitale jordanienne. Ce film profondément personnel a touché le jury par la sincérité de sa démarche et la puissance de son récit.

Briser le silence, recoudre les liens

À travers ce documentaire, la réalisatrice explore l’histoire douloureuse de sa propre famille, marquée par la mise à l’écart et le silence pesant entourant sa mère. Ce passé, longtemps tu, refait surface lors d’une réunion filmée réunissant Samira et ses sœurs. Ensemble, elles offrent à leur mère un espace de parole, pour qu’enfin elle puisse livrer sa version des faits.

Plus qu’un film autobiographique, (Y)our Mother est un acte de réparation, un geste de réconciliation. Il interroge le rôle des femmes dans les structures familiales traditionnelles, et met en lumière les mécanismes d’effacement, d’exclusion et de résilience.

Une réalisatrice au parcours transfrontalier

Née en Belgique et formée à l’INSAS de Bruxelles, Samira El Mouzghibati évolue entre plusieurs cultures et plusieurs langues. Elle a collaboré à de nombreux projets entre Genève, Marrakech, Marseille et Bruxelles, inscrivant son travail dans une démarche à la fois intimiste et transnationale, qui dépasse les frontières pour explorer les mémoires individuelles et collectives.

Une édition riche en voix arabes et diasporiques

Le festival d’Amman a cette année encore mis à l’honneur une cinématographie arabe audacieuse, engagée et tournée vers l’humain. Le Grand Prix Black Iris du meilleur long métrage de fiction a été attribué à “Les enfants rouges” du Tunisien Lotfi Achour, tandis que “To a Land Unknown”, du Dano-palestinien Mahdi Fleifel, a reçu à la fois le Prix spécial du jury et le Prix du public.

D’autres films venus de Syrie, Liban, Égypte, États-Unis, Suisse et République tchèque ont également été récompensés dans les différentes catégories du festival, confirmant la vitalité et la diversité du cinéma arabe et diasporique contemporain.

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