Incendies dans les centres de rétention, un appel à l’aide

 Incendies dans les centres de rétention, un appel à l’aide

Illustration – Des pompiers s’activent devant les deux bâtiments du Centre de rétention administratif de Vincennes qui ont été détruits dans un incendie d’origine indéterminée survenu dans un contexte de forte tension. P. VERDY / AFP / Paris le 22-06-2008


 


De nouveaux incendies ont été déclenchés ce week-end (5-6 mars) au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, situé au pied des pistes de l'aéroport de Roissy. S'il n'y a pas eu de victimes, cette fois-ci, ces incendies traduisent un réel malaise face à cet enfermement dans des conditions insupportables. Le projet de loi relatif au droit des étrangers n'a apporté aucune solution concernant ce problème. Le gouvernement continue de détourner le regard…


 


Alerte


« Le plus violent [incendie, ndlr] s’est propagé samedi après-midi, deux camions de pompiers et un hélicoptère ont alors été réquisitionnés, l’incendie ayant fait au moins quatre blessés » rapporte laCimade, association de défense des droits des personnes réfugiées et migrantes. Des incendies comme cri d'alerte, ce n'est pas la première fois que ça arrive puisque déjà l'installation avait été la proie des flammes en 2008. Pire, depuis dix, c'est une dizaine d'incendies qui se sont déclarés dans les centres de rétention. Un problème récurrent mais surtout un appel à l'aide pour dénoncer les conditions d'enfermement, explique l'association : « Les CRA prennent régulièrement feu suite aux actes de désespoir des personnes enfermées. Mais celles-ci sont les premières victimes de cette violence institutionnelle ».


 


Isolement


Suite aux incendies de ce week-end, un grand nombre des personnes enfermées ont été dispatchées dans des CRA de la région parisienne (Paris, Palaiseau…). Concernant ceux qui sont restés dans l'enceinte du CRA du Mesnil-Amelot, les conditions se sont quelque peu durcies : « L’administration a jugé utile de priver toutes les personnes enfermées de leur droit de recevoir des visites, et ce, depuis samedi. Elles sont ainsi plus isolées que jamais, alors même qu’elles viennent de vivre une expérience traumatisante qui s’ajoute au caractère anxiogène de la privation de liberté » indique la Cimade. Donc, en plus de rester sourde à ces appels à l'aide, l'administration met en place des solutions plus radicales mais vraisemblablement pas adaptées à la situation. Pour l'association, cette gestion des incendies du Mesnil-Amelot ne fait que refléter la ligne actuelle de la politique du gouvernement : « L’obsession sécuritaire qui guide la politique menée par le gouvernement à l’égard des personnes étrangères doit cesser. Elle ne fait que générer violence et désespoir ».


 


Entre la situation de la « jungle » de Calais et les rétention abusives, le gouvernement n'envoie décidément pas les bons signaux aux migrants.


F. Duhamel

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