Affaire Pégasus : aucune preuve mais beaucoup d’allégations

 Affaire Pégasus : aucune preuve mais beaucoup d’allégations

MARIO GOLDMAN / AFP

Il est quand même surprenant que l’affaire Pégasus qui a été présentée par les médias français comme le scoop du siècle, réunissant tous les ingrédients d’un gros scandale d’Etat(s) ait fait pschitt depuis, et qu’aucune des personnes ayant crié au scandale n’ait jusqu’à présent présenté la moindre preuve de ces allégations d’espionnage qui visent essentiellement le Maroc. Ce qui fait dire (et à juste titre d’ailleurs) à l’avocat du royaume auprès des tribunaux français « qu’aucun élément technique n’a pu mettre en lumière les accusations fantaisistes portées contre le Maroc sur l’utilisation présumée du logiciel Pegasus ». 

« Depuis 18 mois, nous attendons toujours le moindre commencement de preuve de ces accusations fantaisistes », a affirmé, mercredi à Rabat, Me Olivier Baratelli, relevant que deux juges d’instruction ont été désignés sur des plaintes de différentes personnes qui accusent le Maroc d’avoir espionné leurs téléphones, mais « aucun élément technique ne vient mettre en lumière ces accusations ».

« Aucun des plaignants n’a été en mesure de fournir son téléphone et d’apporter la preuve que le logiciel l’aurait infecté », a fait remarquer l’avocat français, dans une vidéo projetée lors d’une conférence débat organisée par le Parlement marocain et consacrée aux attaques hostiles, flagrantes et répétées contre le Royaume par le Parlement européen (PE).

Le Maroc n’a eu cesse de dénoncer les « accusations fantaisistes, injustes et téléguidées » sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus, a noté l’avocat parisien, faisant savoir que le Royaume a engagé 10 procédures pénales en diffamation contre 10 journaux qui ont propagé cette rumeur, sans fournir aucune pièce, ni document, ni attestation, ni témoignage.

Pourtant, et selon les spécialistes de la sécurité informatique, non seulement il n’est pas difficile de se protéger de l’intrusion de ce logiciel dans son smartphone, mais des ONG comme Amnesty International ont payé pour développer un outil qui permet d’identifier ce malware.

Ce logiciel s’appelle MVT (Mobile Verification Toolkit) qui enregistre une copie de sauvegarde des données du smartphone sur l’ordinateur, analyse toutes les données et vérifie si l’appareil a été infecté par le logiciel espion Pegasus et informe ainsi l’utilisateur si les informations de son appareil ont pu être compromises et transférées à des tiers. Les experts en sécurité de l’information recommandent d’ailleurs cet outil aux utilisateurs qui soupçonnent Pegasus de les suivre pour une surveillance ciblée.

Preuve que cette affaire a été inventée de toutes pièces pour faire pression sur Rabat, les plaintes en diffamation portées par le royaume contre des ONG et médias français « qui ont dénoncé le recours par le Maroc au logiciel Pegasus », ont été jugées irrecevables par le tribunal de Paris.

Par contre, le Parlement européen n’hésite pas dans une escalade contre le royaume à inviter Sultana Khaya et Aminatou Haidar, agitatrices notoires, à témoigner contre le Maroc justement dans l’affaire Pegasus !

Aziz Cherkaoui