Affaire Pegasus : Le Maroc saisit la justice française pour diffamation

 Affaire Pegasus : Le Maroc saisit la justice française pour diffamation

Le Maroc porte plainte en France contre les associations à l’origine de l’affaire Pegasus

Le Royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté Me Olivier Baratelli pour délivrer deux citations directes en diffamation contre les deux associations à l’origine de la très polémique affaire Pegasus.

« L’État marocain entend immédiatement saisir la justice française, car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée », souligne Me Baratelli dans son communiqué. Le Royaume considère faire face à une nouvelle affaire de liste et que le passé a largement démontré qu’il était aisé de tirer des conclusions mensongères de telles pratiques, ajoute l’avocat, déplorant un « procès d’intention médiatique, infondé et visiblement créé de toute pièce pour déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France ». Le Maroc « entend ne pas laisser impunis les multiples mensonges et les fake news propagés ces derniers jours », précise le communiqué.

 

Un « coup de bluff » bien orchestré et instrumentalisé

Dans la même optique, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita a expliqué dans une interview accordée à Jeune Afrique, la position du Maroc sur l’affaire Pegasus. Le Chef de la diplomatie marocaine a noté d’emblée que le Royaume ne dispose nullement de logiciels informatiques destinés à infiltrer des appareils de communication, mettant au défi Amnesty International, le consortium « forbidden stories », ainsi que leurs soutiens de fournir la moindre preuve tangible et matérielle en appui de leurs récits.

« C’est tout bonnement un défi au bon sens », a indiqué M. Bourita qui précise que « les assertions fallacieuses avancées par “Forbidden Stories” sont basées sur des supputations et des conjectures. Le Maroc les met au défi de produire la moindre preuve comme il l’a fait en juin 2020 avec Amnesty Interntional qui déjà avait formulé de pareilles accusations ». Dans ce sens, le ministre a rappelé que le Maroc attend toujours depuis plus d’une année « que cette ONG daigne enfin produire des preuves matérielles et répondant aux standards scientifiques universellement reconnus ». « Au lieu de cela nous avons droit à une pseudo méthodologie qui ne convainc personne ».

Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que l’affaire Pegasus est une « concentration acharnée sur le Maroc en particulier ; une force de frappe médiatique considérable mobilisée, y compris dans le service public d’un pays particulier; la saisonnalité de la campagne; la volonté à peine voilée de toucher à la confiance en l’État marocain, tant en interne qu’à l’étranger ».

Mohamed El Hamraoui