Une étude sur les civic tech au Bénin, Kenya, Sénégal et en Tunisie

 Une étude sur les civic tech au Bénin, Kenya, Sénégal et en Tunisie

Amira Yahyaoui


Les civic tech ont explosé en Afrique depuis 10 ans. Désormais, elles doivent perdurer, comme le dit une enquête de l’agence française de développement medias.


Les initiatives citoyennes déployées grâce aux réseaux sociaux fleurissent en Afrique. Cela s’appelle les « Civic Tech » et une étude de CFI, l’agence française de développement medias, vient de mesurer leur impact sur le continent.


Bénin, Kenya, Sénégal ou encore Tunisie ont servi de terrain pour réaliser cette enquête qui a permis, à terme, de dresser le portrait-robot de ces jeunes « qui souhaitent se mêler de politique, au sens le plus noble du terme », selon le CFI.


Frustration et décalage


L’agence française de développement medias a réalisé une trentaine d’entretiens avec des citoyens qui avaient le plus souvent moins de 40 ans. Résultat, elle a identifié 69 actrices et acteurs qui animent des initiatives civic tech, 83 initiatives différentes et 47 bailleurs de fonds.


Sur le fond, cette étude met en évidence le fait que le développement de ces initiatives témoigne « d'un besoin pour les citoyens de traduire leur frustration, et parfois leur colère, devant le décalage souvent marqué entre l'affirmation officielle de principes et une réalité de terrain assez éloignée des discours ».


Al Bawsala


En Tunisie par exemple, depuis la chute de Ben Ali, ces initiatives se sont multipliées. Plusieurs projets phares ont émergé, comme ceux portés par l'association Al Bawsala qui suit et partage en temps réel l'activité du Parlement et des parlementaires.


Aujourd’hui, l'enjeu crucial des civic tech est d'aller au-delà de la construction de communautés éphémères autour de causes ponctuelles.


Témoignage


C'est au Kenya, en 2007, qu'il faut chercher les prémices de ce phénomène. Des blogueurs et développeurs informatique créent une plateforme en ligne pour recenser les violences postélectorales. Ils l’appelleront « Ushahidi », ce qui signifie « témoignage » en swahili.


Ce support connaîtra un succès fulgurant pour mobiliser les citoyens dans des activités de collecte d'informations utiles à tous.  C’est 10 ans plus tard que l'expression « civic tech » fait son apparition chez les experts pour désigner les expériences à la croisée des nouvelles technologies et des pratiques démocratiques. 

Chloé Juhel