Bouabdellah encense le Roi Mohamed VI et propose une « fédération sahraouie»

 Bouabdellah encense le Roi Mohamed VI et propose une « fédération sahraouie»

Abdelwahid Bouabdellah


 


Le député du FLN Abdelwahid Bouabdellah a tenu des propos très élogieux à l’égard du Roi du Maroc tout en proposant sa solution pour la question du Sahara qui continue d’empoisonner les relations entre les deux pays voisins. 


 


L’ancien PDG d’Air Algérie et député du Front de libération nationale (FLN), Abdelwahid Bouabdellah, a beaucoup d’estime pour le Roi du Maroc, Mohamed VI. Et il le dit publiquement. Dans un entretien accordé aujourd’hui au site Tout sur l’Algérie (TSA), M. Boubdellah a soutenu : « Mohammed VI n’a pas besoin de l’ancien président français (Nicolas Sarkozy, ndlr) pour dire que le Maroc est chanceux d’avoir un roi comme lui. Les Marocains le disent. Et au risque de vous surprendre, je vous le confirme ». Et d’ajouter : « Mohammed VI est un roi qui aime son pays. Il est très accessible et se promène seul. Les gens l’accostent et ça ne l’énerve jamais. Il a transformé le paysage politique et bouleversé l’économie. Il a eu le courage de prendre des décisions. Il a fait le métro, le tramway, des autoroutes, la régionalisation avec discrétion et efficacité. Chez nous, on utilise beaucoup le « bendir » mais les résultats tardent à venir ».


Admiratif du bilan du règne souverain alaouite à la tête du Maroc,  le député du FLN a lâché : « Le roi a fait la réconciliation nationale d’une façon extraordinaire et a reconnu les erreurs de son père. Des procès publics ont eu lieu ». « Je suis né au Maroc. À chaque fois, je suis très agréablement surpris par les changements. J’en suis même un peu jaloux pour mon pays. Si vous jetez un coup d’œil sur les CV des ministres du gouvernement et les capitaines d’industries, cela va vous faire rougir », a-t-il ajouté.  


Concernant la question du Sahara, l’ancien PDG d’Air Algérie a estimé qu’elle « empoisonne les relations avec le Maroc, les amis et les ennemis ». « Après les Sahraouis, les premières victimes sont les Algériens du Maroc et les Marocains d’Algérie. Les deux ont souffert. On nous a enlevés nos terres et nos biens. Il y a eu des expulsions en masse. On n’a pas respecté les conventions (traité d’Ifrane et la convention d’établissement entre les deux pays qui protégeaient les deux communautés). Il n’y a eu que des déchirures et des erreurs qui nous ont coûté cher sur le plan humain et économique. Un fossé civilisationnel s’est construit entre les deux peuples grâce à la propagande officielle et la presse des deux pays. C’est là que les deux populations ont appris à se détester »,  a-t-il déploré.


La solution à ce problème ? M. Bouabdellah a proposé une fédération sahraouie jouissant d’une autonomie. « Ce sont les populations sahraouies au Maroc et à Tindouf qui souffrent. C’est à eux de voir. Un référendum pose le problème des inscrits sur la liste des votants (entre ceux qui vivent dans les camps de réfugiés à Tindouf et les autres, NDLR). On peut aller vers une forme de fédération sahraouie qui a une autonomie. Tout peut se discuter. Le problème est qu’on ne discute pas, parle pas. Il faut trouver une solution à trois (Algérie-Maroc-Front Polisario) », a-t-il soutenu.


Ne s’arrêtant pas là, l’ancien député du FLN a estimé que l’Algérie a beaucoup a gagné d’une relation apaisée avec le Maroc. « Mohammed VI est le digne héritier de Mohammed V qui aimait l’Algérie et qui nous a beaucoup aidés pour le recouvrement de notre indépendance (…). Je suis persuadé que la monarchie est un facteur de stabilité pour le Maroc, mais aussi pour l’Algérie. Demain, s’il y aura un régime militaire au Maroc, on ira directement vers la guerre », a-t-il expliqué. Aussi, deux choses sont nécessaires à ses yeux pour pouvoir aller de l’avant : le dialogue entre les chefs d’Etats des deux pays et la réouverture  des frontières pour « permettre aux deux peuples de se retrouver et réapprendre à se connaître ».


 


Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh