Blackface à Poitiers : des policiers suspendus
Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les faits se sont passés il y a un mois. Dans un restaurant de Poitiers, une policière a fait un blackface lors d’une soirée d’enterrement de vie de jeune fille.
Parmi les invités de cette soirée se trouvaient plusieurs policières municipales en stage de formation. L’une d’elles danse à la terrasse, avec une perruque afro, un visage maquillé en noir et danse de manière stéréotypée. C’est ce que l’on nomme un blackface. La vidéo de quelques secondes a été filmée par une passante. Les images font le tour des réseaux sociaux et circulent jusqu’à la direction du Centre National de la Fonction Publique territoriale où les agents des forces de l’ordre effectuaient un stage.
« Victime collatérale »
Le propriétaire du restaurant a été la cible d’une vague d’insultes sur les réseaux sociaux. Il dit avoir perdu 80% de son chiffre d’affaires et recevoir injures et menaces de mort. Cette semaine, SOS Racisme lui a apporté son soutien, considérant qu’il était « une victime collatérale ». Le restaurateur a déposé une plainte pour menaces de mort, diffamation et cyberharcèlement
Pas d’autre sanction
Les attaques subies par le propriétaire du restaurant ne doivent pas dissimuler les actes commis par l’auteure de ce blackface. Il s’agit bien de policiers municipaux qui ont d’ailleurs été suspendus temporairement de leur stage de formation. Un courrier a été adressé aux collectivités qui les emploient pendant leur stage pour les informer de ces agissements. Charge ensuite à ces collectivités de titulariser ou non ces fonctionnaires. Du côté du CNFPT, la direction a indiqué qu’il n’y aurait pas d’autre sanction.
Le « blackface » est une pratique qui consiste à se noircir le visage afin de se moquer des personnes noires. C’est une pratique constitutive d’un délit raciste, née aux États-Unis durant la période esclavagiste.
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