Boxe. Walid Ouizza, double champion de France : « C’est maintenant que ma carrière commence »

 Boxe. Walid Ouizza, double champion de France : « C’est maintenant que ma carrière commence »

Avec ce nouveau titre, Walid Ouizza espère monter dans le classement international

Ce samedi 13 novembre, à Montcy-Notre-Dame, tout près de Charleville-Mézières, le boxeur francilien Walid Ouizza s’est imposé au terme d’un magnifique duel en 10 rounds face à Romain Couture.

 

Walid Ouizza décroche son deuxième titre national (après son premier sacre en juin dernier) de champion de France des super-légers. Une consécration tardive pour cet athlète de 30 ans (17 combats, 15 victoires, 2 défaites), membre de la team Hamid Zaïm (THZ), qui a failli tout arrêter en 2018.

 

LCDL : Walid Ouizza, vous êtes devenu une première fois champion de France en juin dernier, assez tardivement…

Walid Ouizza : Certains deviennent Champions de France à 22 ans ! Chacun vieillit à sa manière : à 30 ans, je me sens encore très jeune ! J’espère encore pouvoir boxer quelques années. Je suis curieux, j’ai encore plein de choses à apprendre.

 

Vous revenez de loin…

Effectivement, en 2018, j’ai vraiment pensé arrêter la boxe. Dès mes premiers combats professionnels en 2016, j’avais de grosses douleurs côté droit. Comme je gagnais, je ne me suis pas allé me faire soigner. J’aurais dû… Je me disais que j’allais faire avec. Il a fallu que je commence à perdre pour me dire qu’il fallait que je fasse quelque chose.

Après avoir vu une vingtaine de spécialistes, j’ai appris qu’il y avait un décalage au niveau de ma hanche. Au fil du temps, un déséquilibre musculaire s’était créé. Mon côté droit est devenu moins développé musculairement. Toutes ces années, je me suis entraîné et j’ai combattu, à l’allure de ma douleur.

 

Vous n’avez plus de douleurs aujourd’hui ?

Oui. J’ai musclé mon côté droit et je porte désormais des semelles. Mais toutes ces années à ressentir la douleur n’ont pas été qu’une mauvaise expérience. Mes galères physiques m’ont rendu plus fort mentalement. C’est dans l’adversité, qu’on gagne en confiance.

 

Avez-vous toujours peur de monter sur un ring ?

Tous les boxeurs ont peur ! C’est cette peur qui me permet d’être vigilant, c’est cette peur qui me pousse à m’entraîner dur pour être prêt le jour J.

 

Vous êtes devenu papa. Qu’est-ce que cela change dans votre boxe ?

Pas seulement dans ma boxe, mais aussi dans ma vie de tous les jours. Je ne vis pas de mon sport. Je suis gardien dans un gymnase parisien.

Aujourd’hui, je suis papa d’une petite fille de 16 mois qui me comble tous les jours d’amour. Mais entre le travail, ma vie privée et la boxe, je dois apprendre à gérer davantage mon temps. Ma fille me donne une motivation supplémentaire sur le ring et pas seulement. Le fait qu’elle existe me pousse à être plus intelligent lors des combats, aux entraînements et aussi dans mon quotidien. Je fais plus attention depuis que ma petite princesse est là.

 

La suite, c’est quoi ?

Je vais déjà prendre une bonne semaine de repos, puis reprendre l’entraînement tout doucement. J’aimerais bien boxer à l’international. Avant la victoire de samedi, j’étais 9e européen. J’espère que cette double ceinture de Champion de France me fera gagner quelques places.

 

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Nadir Dendoune