Calais : le nouveau préfet rétablit l’arrêté « anti-distribution »

 Calais : le nouveau préfet rétablit l’arrêté « anti-distribution »

Calais – Des bénévoles distribuent des repas aux migrants. PHILIPPE HUGUEN / AFP

En ce mois d’août, à Calais, un nouvel arrêté interdisant la distribution de denrées alimentaires, dans une zone du centre-ville, a été pris par le nouveau préfet.

Après trois mois de répit, à Calais, la distribution de repas aux migrants, faite par des organismes ou associations non mandatés par l’Etat, a de nouveau été interdite. Cette décision de la préfecture du Pas-de-Calais intervient suite à l’accroissement, ces deux dernières semaines, des campements de migrants.

Les secteurs plus particulièrement ciblés par l’arrêté sont les quais du Danube et de Gironde, situés non loin de l’Hôtel de ville et de la gare. C’est là qu’une centaine de tentes ont été montées, équivalant, selon les associations de soutien aux migrants, à plus d’une centaine de personnes.

Nouveau préfet

Les préfets passent, les arrêtés « anti-distribution » demeurent. Jacques Billant, nouveau préfet du Pas-de-Calais, a pris ses fonctions le 10 août. Le 14 août, l’arrêté, interdisant « les distributions gratuites de boissons et denrées alimentaires quais du Danube et de la Gironde », est entré en vigueur.

Selon la préfecture (Le Monde), cet arrêté aurait « vocation à répondre aux difficultés faisant suite à l’implantation récente et dangereuse de tentes de migrants sur cette zone où la circulation de poids lourds et de véhicules est particulièrement importante et où a été constatée l’accumulation de déchets ».

Encore et encore

De septembre 2020 à avril 2022, les arrêtés « anti-distribution » se sont succédé, quasiment sans discontinuer, à coups de prolongations. Pour l’instant, cette fois-ci, il est prolongé jusqu’au 6 septembre prochain.

Les associations de soutien aux personnes migrantes qui interviennent dans la ville dénoncent, depuis des mois, des arrêtés « inefficaces ». Fin 2020, une requête avait été faite par douze associations, dont L’Auberge des Migrants, La Cabane Juridique ou encore Utopia 56, pour faire annuler cet arrêté. Elle avait alors été rejetée par le tribunal administratif de Lille.

 

Charly Célinain