Cinq femmes ministres dans le nouveau gouvernement libyen

 Cinq femmes ministres dans le nouveau gouvernement libyen

Najla Mangouch lors d’une cérémonie de remise des diplômes en 2015 aux USA

Le nouveau gouvernement libyen investi hier 10 mars par le Parlement fraîchement élu à Syrte et formé par l’homme d’affaires Abdelhamid Dabaiba est composé de deux vice-premiers ministres, de 27 ministres et de 6 ministres d’état (l’équivalent de secrétaire d’état). Fait aussi inédit que marquant dans ce pays encore en guerre il y a quelques mois : plusieurs ministères régaliens y sont occupés par des femmes.

Parmi les membres de ce gouvernement libyen dit de la reconstruction et de l’espoir d’une union nationale réelle, cinq femmes sont nommées à des postes importants. Ainsi Najla Mangouch a été désignée ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, tandis que Halima Ibrahim Abderrahmane est promue ministre de la Justice.

Deux portefeuilles clés pour la feuille de route que s’est donnée la nouvelle Libye, un pays dont le nouveau leadership n’est pas sans rappeler désormais le Liban voire certains pays scandinaves en termes de classe dirigeante résolument moderne et glamour.

Une éminente juriste aux Affaires étrangères

Najla Mangouch est la première femme à remplir les fonctions de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans le pays. Avocate spécialiste de droit pénal, elle a obtenu un master en Peace Studies and Conflict Resolution en 2015 à l’Université de l’Eastern Mennonite aux Etats-Unis. Cette universitaire est aussi ancienne fonctionnaire du conseil national intérimaire libyen.

Le ministère des Affaires sociales ainsi que celui de la Culture et de la Promotion du savoir sont également confiés à des femmes. Une femme hérite enfin du poste de ministre d’état aux affaires de la femme.

Notons que le nom du ministre de la Défense n’est à ce jour pas mentionné dans la liste de la composition du gouvernement, celui-ci devant être nommé après concertations avec le Conseil présidentiel.

Chargé de former un nouveau gouvernement d’union nationale dans des conditions de difficile transition, le businessman Abdelhamid Dabaiba fut récemment confronté à de fortes oppositions politiques, jusque dans son fief de Misrata.

Mais force est de constater qu’il a su imposer des choix audacieux. Dans la Tunisie voisine, signe que l’on se dirige vers une détente, pour la première fois depuis plusieurs années les marchandises en provenance de Libye commencent à affluer à nouveau tant via le circuit officiel que celui de la contrebande.

Seif Soudani