Classement mondial du Bonheur : le Maghreb à la peine

 Classement mondial du Bonheur : le Maghreb à la peine

La France fait son entrée dans le Top 20 du Classement mondial du bonheur. Rached Cherif/LCDA

En cette période de guerre et de pandémie, le World Happiness Report 2022 apporte paradoxalement « une lumière brillante dans les temps sombres », selon ses auteurs. La perception du soutien social et de la bienveillance ont en effet contribué à une légère hausse globale des scores. Si la France fait son entrée dans le Top 20 dans ce classement mondial du bonheur, les pays du Maghreb restent à la peine.

Le 10e anniversaire du Rapport sur le bonheur dans le monde intervient dans un contexte international peu ordinaire. À deux années de pandémie a succédé le plus important conflit militaire en Europe depuis des décennies. Le World Happiness Report, une publication du Sustainable Development Solutions Network des Nations Unies (UNSDSN). Il mesure établit un classement mondial du bonheur au moyen de sondages d’opinion associés à des données économiques et sociales telles que le revenu par habitant, l’espérance de vie et le niveau de liberté individuelle. Ce classement de l’UNSDSN « peut aider les pays à élaborer des politiques visant à réaliser des sociétés plus heureuses », estiment ses initiateurs.

 

Le bonheur est-il un monopole européen ?

En tête de ce classement anniversaire, les mêmes pays occupent les cinq premières places. La Finlande est première pour la cinquième année consécutive. Avec le Danemark et l’Islande, ils forment ainsi un podium entièrement scandinave. Les Pays-Bas (5e) et la Suisse (4e) complètent le Top 5. À noter que 15 des 20 premières places sont européennes. Seuls Israël (9e), la Nouvelle-Zélande (10e), l’Australie (12e), le Canada (15e) et les États-Unis (16e) viennent perturber le monopole du Vieux Continent.

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La France, 21e dans le précédent classement, fait pour la première fois son entrée dans le Top 20. Malgré un score stable de France de 6 687, contre 6 690 en 2020, les Français profitent de la baisse du Costa Rica de la 16e à la 23e position.

À l’autre extrémité de classement, l’Afghanistan conserve sa dernière place. Juste derrière le Liban, qui chute lourdement de la 123e à la 148e place. La crise économique et politique sévère que traverse le pays a considérablement affecté à la fois les indicateurs économiques et la perception de la population.

 

Le Maghreb en bas de classement

Les pays du Maghreb restent comme l’année dernière dans la moitié basse du peloton. La seule évolution notable est celle de l’Algérie. Alors même que le score lié aux libertés individuelles a reculé, le score global progresse de 4 887 à 5 122 en raison d’une forte poussée des indicateurs économiques, liée notamment à la poursuite de la hausse des cours du gaz et du pétrole, dont le pays est un important producteur. Le pays passe ainsi de la 109e à la 96e place.

Le Maroc voit également son score et son classement progresser, mais plus légèrement. Le Royaume passe de la 106e (4 918 points) à la 100e place (5 060 points). La Tunisie se classe bien plus bas, à la 120e place avec un score en recul de 4 516, contre 4 596 l’année passée. Elle arrive ainsi derrière des pays comme le Niger (104e), l’Irak (107e) ou la Guinée (109e). Une dernière place maghrébine qui s’explique par une perception en hausse de la corruption et une quasi-disparition de la perception de la générosité.

 

Rached Cherif