Discriminations : un phénomène encore sous-évalué en France

 Discriminations : un phénomène encore sous-évalué en France

La Défenseure des droits Claire Hédon. Ludovic MARIN / POOL / AFP

Dans un contexte marqué par la persistance des discriminations et la sous-déclaration des injustices subies, la défenseure des droits, Claire Hédon, lance un appel pressant à l’action. À l’occasion du troisième anniversaire de la plateforme de signalement des discriminations, elle met en lumière les défis persistants et les mesures nécessaires pour lutter contre ce fléau.

Dans une interview pour l’AFP, la défenseure des droits, Claire Hédon, met en évidence le fait que la plupart des cas de discrimination restent largement sous-déclarées. Principalement en raison de la crainte persistante de représailles de la part des victimes. Dans le cadre du troisième anniversaire de la plateforme de signalement des discriminations, elle appelle à un engagement général pour ne plus faire peser exclusivement sur les épaules des victimes le fardeau de dénoncer ces injustices.

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La plateforme de signalement des discriminations a été conçue pour faciliter les démarches des victimes. Mais, le volume actuel de réclamations, avec une moyenne de 6 500 par an, « n’est pas du tout représentatif de l’ampleur des discriminations dans le pays ». Les victimes hésitent souvent à signaler les actes et les comportements discriminatoirespar peur de représailles ou de manque de preuves tangibles.

 

Des améliorations à confirmer

Concernant l’évolution récente, la défenseure des droits note des avancées dans la reconnaissance des discriminations. Notamment en ce qui concerne les questions de handicap ou de retour de congé maternité. Cependant, la discrimination liée à l’origine demeure un problème persistant, principalement en raison de la difficulté à fournir des preuves. Malgré les progrès réalisés au cours des 20 dernières années, notamment avec la création d’organismes indépendants et des lois renforçant la protection contre les discriminations, ces mesures restent insuffisantes.

Pour remédier à cette situation, Claire Hédon plaide pour « une campagne de sensibilisation » à grande échelle. Une communication qui doit pointer les discriminations les conséquences néfastes de la discrimination pour les individus et pour la société dans son ensemble.

Elle propose également la création d’un observatoire pour évaluer régulièrement l’état des discriminations dans le pays à travers des travaux de recherche et d’enquête. Cette approche permettrait une meilleure compréhension des problèmes de discrimination et aiderait à élaborer des stratégies plus efficaces pour les combattre.

Mohamed C.