Associations et collectifs se regroupent contre les violences policières

 Associations et collectifs se regroupent contre les violences policières

Manifestation de plusieurs associations et collectifs contre l’état d’urgence


 


Convergence. Tel était le mot d'ordre lors de la manifestation contre les violences policières qui a eu lieu samedi (15 octobre). Que ce soit lors de manifestations, dans les quartiers populaires, envers les migrants ou dans les ZAD, quelques militants ont marché de République à avenue de Flandre pour que cesse l'impunité policière. Une marche effectuée sous très haute surveillance …


 


Migrants en première ligne


« C'est une manifestation contre les flics ou une manifestation des flics ? » se demande une passante médusée par le nombre de policiers encerclant la manifestation et marchant du même pas que les militants. Une tension palpable lorsque les chants font résonner « Tous les flics sont des bâtards ! » et que les principaux visés en discutent entre eux en assurant leur mission. Le cortège prend la direction d'avenue de Flandre où les rafles de migrants se multiplient, dont encore une a eu lieu la veille de la manifestation.


Un militant rappelle un des enjeux de cette manifestation : « Contre l'état d'urgence qui a servi à fermer les frontières et à harceler plus encore les migrants. Contre l'état d'urgence qui est très vite retombé sur les militants lors de la COP 21 puis tout au long du printemps (garde à vue, arrestations, violences policières…) ».


Des migrants indésirables et des soutiens aux migrants dont l'action est entravée par les pouvoirs publics comme l'indique le porte-parole de la Coordination des Sans-Papiers 75 (CSP 75) : « Nous nous sommes préparés deux fois pour aller faire une manifestation à Calais. Les deux fois, le sous-préfet de Calais nous a rejetés (…) Aujourd'hui, Anne Hidalgo est en train de préparer un campement au Bois de Boulogne pour entasser tous les réfugiés à la porte de Paris ».


 


Convergence


« Il y a une volonté de converger politiquement pour dire que non, ce ne sont pas les manifestants, ce ne sont pas les militants, ce ne sont pas les quartiers populaires qui sont menaçants. Aujourd'hui la menace, comme hier, elle est du côté de l'Etat qui nous réprime et veut nous faire taire » scande une militante.


Omar Slaouti, du collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri va dans sons sens : « Les débats sont clos. L'heure est à l'action et aux convergences. Ça veut dire que la semaine dernière Amal Bentounsi [collectif Urgence notre police assassine, ndlr] était présente à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Leur combat c'est notre combat, Notre combat c'est leur combat. On sait tous que si demain Calais tombe, si demain les réfugiés sont livrés à eux-mêmes, ça veut dire que la ZAD de Notre-Dame-des-Landes va tomber aussi, ça veut dire que le couperet de la justice va tomber aussi sur les Goodyear avec de la prison ferme, ça veut dire que dans nos quartiers populaires on continuera à tuer des gens, non pas parce qu'ils ont fait quelque chose, mais parce qu'ils sont arabes, noirs, roms, musulmans ».


La défiance envers la police, et plus largement la justice, est de plus en plus grande. Un fossé qui semble se creuser avec les décisions de justice favorables aux policiers, qui pourraient laisser penser qu'il existe une véritable impunité.


 


F. Duhamel

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