Fausse agression de l’EI, l’instituteur relaxé

 Fausse agression de l’EI, l’instituteur relaxé

Paris-Seine-Saint-Denis. L’école maternelle Jean-Perrin à Aubervilliers. JACQUES DEMARTHON / AFP/ 14 décembre 2015


 


Mi-décembre, dans son école d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), il avait inventé une agression par un homme se réclamant de l’Etat Islamique (EI). Le tribunal correctionnel de Bobigny vient de le relaxer pour vices de procédure.


 


Le tribunal a estimé que les procès-verbaux d’audition, recueillis par les policiers alors que le prévenu se trouvait sous morphine à l’hôpital, sans avocat, ne pouvaient être pris en compte, rendant l’ensemble de la procédure nulle.


L’instituteur de 45 ans était accusé de dénonciation de crime imaginaire. En décembre dernier, dans une période de crispation extrême, l’homme a raconté avoir été attaqué au cutter dans sa classe par un individu qui lui aurait déclaré, « c’est Daech, c’est un avertissement ».


Après l’énoncé du jugement, l’instituteur s’est montré soulagé, « je suis heureux, on m’avait fait changer de version car j’étais sous morphine, je le maintiens : j’ai bien été agressé » ajoutant qu’il espérait « reprendre mon boulot dès que j’irai mieux ».


L’homme qui risquait jusqu’à six mois de prison et 7.500 euros d’amende, ainsi que la révocation, s’en sort très bien. Lors de son procès fin janvier il n’avait pas réussi à convaincre le parquet de la réalité de son agression. Le procureur lui avait reproché d’avoir créé un « traumatisme inhumain » chez les parents d’élèves quelques semaines après les attentats.


A l’hôpital, pour soigner une blessure superficielle à l’abdomen et au cou, l’enseignant avait déclaré aux policiers s’être auto-mutilé pour dénoncer l’insuffisance des mesures de sécuritéà l’école avant de revenir sur ses aveux lors du procès.


Jonathan Ardines


Avec AFP

Jonathan Ardines