Riverains, militants et élus violentés lors d’une nouvelle évacuation de migrants à Paris

 Riverains, militants et élus violentés lors d’une nouvelle évacuation de migrants à Paris

Plusieurs militants et élus ont été malmenés par les forces de l’ordre en tentant de défendre les migrants installés rue Pajol faute d’hébergement. Francois Guillot / AFP


Plusieurs dizaines de migrants ont été délogés lundi après-midi par les forces de l'ordre d'un campement installé devant la bibliothèque Vaclav-Havel, rue Pajol (18e arrondissement) à Paris. Venus les soutenir, des militants et des élus qui arboraient des écharpes tricolores ont crié leur « solidarité avec les réfugiés ».


 


Évacuation par la force


Malgré un cordon formé de riverains, de militants et d’élus parisiens, les forces de l’ordre ont forcé les migrants à monter dans un bus parti vers 16 h pour destination indéterminée sur ordre de la préfecture. Devant la détermination des manifestants défendant les droits des migrants, les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement.


Les CRS ont démantelé sans ménagement le campement installé devant la bibliothèque Vaclav-Havel. Des images montrant notamment des militants brutalisés circulent depuis lundi après-midi sur les réseaux sociaux.


Parmi les élus présents, Hugo Touzet (PCF), membre du Conseil de Paris, a également été malmené en tentant de s’interposer entre les policiers et les migrants, selon le journaliste de l’Humanité Pierre Duquesne présent sur place. « Militants et migrants embarqués, élu-e-s violentés. Bravo la préf (la préfecture, NDLR) et @manuelvalls », a tweeté l’élu parisien après son altercation avec les forces de l’ordre.


 


Absence d’hébergement depuis l’évacuation du campement de La Chapelle


Ceux-ci s'étaient installés rue Pajol ces derniers jours, affirmant y camper faute d'endroit où aller à la suite de l'évacuation, le 2 juin par la police, du campement de La Chapelle, où près de 350 personnes, principalement des Soudanais et des Érythréens, s'entassaient depuis des mois dans des conditions indignes.


Des associations et certains élus de gauche ont critiqué la brièveté, voire l'absence, d'hébergement proposé aux migrants délogés de La Chapelle. Les pouvoirs publics avaient pourtant assuré que chacun se verrait pris en charge en fonction de sa situation (demandeurs d'asile, familles avec enfants…).


Vendredi déjà, plusieurs dizaines de migrants qui s'étaient installés devant l'église Saint-Bernard, restée célèbre depuis son occupation par des sans-papiers en 1996, avaient également été évacués par les forces de l'ordre sous les huées de militants associatifs qui tentaient de leur venir en aide en fournissant matelas et vivres.


Rached Cherif

Rached Cherif