Hajj 2022 : Hausse des prix vertigineuse pour le pèlerinage à la Mecque

 Hajj 2022 : Hausse des prix vertigineuse pour le pèlerinage à la Mecque

Après deux années d’interdiction, La Mecque s’ouvre à nouveau aux musulmans du monde souhaitant effectuer leur pèlerinage.

L’Arabie saoudite a annoncé samedi qu’elle autoriserait un million de musulmans du monde entier à participer au grand pèlerinage annuel à La Mecque. C’est la première fois que la Mecque accueille des pèlerins étrangers depuis sa suspension pour cause de covid. Après deux ans d’interruption, les futurs pèlerins découvrent que les places sont moins nombreuses et que les tarifs se sont envolés pour l’édition 2022 du « Hajj ».

À l’approche du départ du premier contingent de pèlerins pour le pèlerinage à La Mecque, l’Arabie saoudite a brusquement décidé de relever le tarif du forfait pour les quatre jours du temps fort du hadj mi-juillet. Ce tarif comprend les déplacements en bus et l’hébergement à Arafat, Muzdalifah et Mina (Armuzna). Elle a en outre décidé de diviser par deux le nombre de places disponibles pour des raisons sanitaires. Ainsi que d’appliquer une limite d’âge, pour la même raison.

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De Jakarta à Dakar , c’est l’incompréhension. Le secrétaire général de l’Association indonésienne pour l’organisation de la omra et du hadj, Firman Taufik, explique que les autorités saoudiennes prétextent « la modernisation des infrastructures d’hébergement ». Les Indonésiens auront ainsi droit à deux fois plus d’espace sous leurs tentes. Au total, chacun des 92 000 pèlerins indonésiens devra débourser un minimum de 6300 euros. Soit plus de 1000 euros d’augmentation par rapport à la dernière édition.

 

Le Hajj hors de prix

Pour les Camerounais, il faut compter environ 3,3 millions de francs CFA (environ 5000 euros) pour accomplir son devoir de musulman. 4 200 d’entre eux devaient se rendre à la Mecque selon le quota qu’a accordé l’Arabie saoudite au pays. Mais, les associations des pèlerins doutent de l’atteindre en raison notamment du coût élevé. Alors qu’il y a habituellement bien plus de demandes que de places disponibles.

Même ambiance à Dakar où les pèlerins doivent débourser 4,2 millions de francs CFA (environ 6400 euros), contre seulement 2,8 millions en 2019. Autre élément, conséquence de la pandémie : il faudra cette année avoir moins de 65 ans. Les voyagistes et autres professionnels du secteur pointent du doigt la flambée des prix du transport aérien et les augmentations décidées par les autorités saoudiennes.

Mais c’est sans doute en Tunisie que les prix du Hajj sont parmi les plus élevés. La Société des services nationaux et des résidences a annoncé fin mai qu’il faut compter pas moins de 26 000 dinars, soit 8200 euros pour un hébergement en chambre de quatre. Pour plus de confort en chambres doubles, le tarif passe à près de 35000 dinars (10500 euros). Là encore des restrictions sanitaires. Les candidats au pèlerinage ne doivent pas avoir plus de 65 ans et disposer d’un schéma vaccinal complet contre le covid.

 

Des subventions pour les pèlerins

Dans ces conditions, plusieurs pays ont décidé de subventionner le pieux voyage. Le ministre indonésien des Cultes a ainsi demandé au Parlement que la hausse des prix soit prise en charge par l’Agence nationale de gestion financière du hadj. Cette dernière subventionne déjà habituellement le pèlerinage à hauteur de 50 %.

En réponse à ces plaintes sur la cherté du hadj, le président camerounais a aussi décidé d’une subvention d’un milliard de francs CFA au bénéfice des pèlerins. Grâce à elle, le prix chute à 2,9 millions de francs. Soit presque son niveau d’avant la pandémie.

Rached Cherif