Imbroglio au Parti socialiste

 Imbroglio au Parti socialiste

Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, les deux candidats à l’élection du Premier secrétaire, ont assuré cette nuit du 19 au 20 janvier 2023 qu’ils avaient remporté le scrutin. Stefano RELLANDINI and Joël SAGET / AFP

Ce matin, le Parti socialiste se déchire. Les 41 000 adhérents socialistes votaient hier soir, pour le second tour de l’élection de leur premier secrétaire.

Les deux candidats au poste, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol affirment tous deux avoir gagné. Les deux camps s’accusent d’irrégularités. Des bourrages d’urne, des surveillants de scrutin non autorisés à entrer dans des bureaux de vote, notamment dans la section de Liévin, dans le Pas-de-Calais. Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol ont annoncé cette nuit des recours et des demandes d’annulations de vote.

Vote clair

La crise est ouverte. Pierre Jouvet, le porte-parole du PS dénonce une tentative inadmissible de dévoiement de ce scrutin. Il évoque même des méthodes trumpistes. L’un après l’autre, les deux candidats ont déclaré leur victoire. D’abord le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, cette nuit à 1h et demie du matin. Puis Olivier Faure, quelques minutes après :

« Les militants ont exprimé ce soir, par un vote clair, leur volonté de poursuivre le rassemblement de la gauche et des écologistes en me renouvelant leur confiance ». Olivier Faure revendique plus de 53% des voix, Nicolas Mayer-Rossignol… tout autant.

Congrès à Marseille

La bataille de chiffres ne devrait pas durer trop longtemps. Une commission de recollement des résultats doit se réunir dans la journée. Le vainqueur doit être officiellement intronisé lors d’un congrès dans une semaine à Marseille.

Le résultat pourrait avoir des conséquences sur l’accord Nupes, conclu en mai 2022, pour les législatives avec LFI, EELV et le PCF. Cette alliance a permis de garder un groupe de 32 députés socialistes à l’Assemblée nationale, malgré l’échec historique à la présidentielle de la candidate Anne Hidalgo (1,7%). Mais elle a profondément divisé le Parti socialiste.

Chloé Juhel