Injure envers Hapsatou Sy : la condamnation d’Eric Zemmour confirmée

 Injure envers Hapsatou Sy : la condamnation d’Eric Zemmour confirmée

Hapsatou Sy arrive au procès d’Eric Zemmour pour « injure raciste », suite à ses propos qualifiant son prénom « d’injure à la France », au tribunal judiciaire de Paris, le 4 novembre 2022. (Photo de Emmanuel DUNAND / AFP)

Pour la cour d’appel de Paris, il est bien coupable d’injure à caractère raciste, pour avoir qualifié en 2018 le prénom d’Hapsatou Sy d’« insulte à la France ».

 

Dans son arrêt, la cour a confirmé le jugement rendu en première instance en janvier 2023. Le tribunal correctionnel avait reconnu le polémiste d’extrême droite coupable « d’insulte publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et lui avait infligé une amende de 4 000 euros.

Eric Zemmour a également été condamné à payer 3 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais d’avocats. Jeudi, la cour d’appel a en outre ordonné au fondateur du parti Reconquête de payer 3 000 euros supplémentaires à Hapsatou Sy pour les frais de procédures.

 

Tréfonds de la France

Les propos incriminés ont été prononcés en 2018 lors de l’enregistrement de l’émission des « Terriens du Dimanche », diffusée sur C8 (8:19).

« C’est votre prénom qui est une insulte à la France. La France n’est pas une terre vierge, c’est une terre avec une histoire, avec un passé. Votre prénom n’est pas dans l’histoire, vous êtes dans les tréfonds de la France », avait lancé Eric Zemmour à Hapsatou Sy.

Il avait ajouté que la mère de l’ex-chroniqueuse aurait dû prendre un « prénom du calendrier » et l’appeler « Corinne par exemple ».

 

Pourvoi en cassation

Lors de l’audience devant la cour d’appel le 29 février, l’avocat général avait estimé que, le prénom étant un « attribut essentiel » de l’identité, « s’attaquer au prénom de Mme Sy à raison de son origine étrangère supposée est un irrespect voire du mépris pour la France ».

Eric Zemmour a fait savoir qu’il entendait se pourvoir en cassation. Dans un communiqué, il a dénoncé « ces juges politisés (qui) veulent (le) condamner pour intimider les Français ». « Les juges politiques ont eu Fillon, ils ne m’auront pas », a-t-il conclu.

 

Chloé Juhel