Intégration des étrangers : en France, des freins subsistent

 Intégration des étrangers : en France, des freins subsistent

Illustration – Jerome Gilles / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Les étrangers sont les bienvenus en France mais pas sur le long terme. C’est ce que révèle la nouvelle édition de l’Index des politiques d’intégration des migrants (MIPEX).

 

Peu d’opportunités

« Les étrangers manquent d’opportunités sur le long terme qui leur permettent de s’installer durablement en France, de s’investir dans leur intégration et de devenir des citoyens français » selon la nouvelle édition de l’Index des politiques d’intégration des migrants, dont France Terre d’Asile (FTDA) est partenaire.

L’index MIPEX évalue et compare les politiques d’intégration des ressortissants des pays tiers au niveau international. Cette cinquième édition du MIPEX analyse la période 2014 et 2019 dans 52 États. La France y obtient un score, plutôt moyen, de 56 points sur 100. Pourtant, ce score correspond à un progrès de 3 points par rapport à 2014.

Paradoxes

Les résultats de la France mettent en lumière plusieurs paradoxes. Selon l’étude, de nombreux programmes ont été développés « pour faciliter l’accès des migrants et réfugiés à l’enseignement supérieur » depuis 2015. Pourtant, la France obtient ses moins bons résultats dans ce domaine de l’accès des migrants à l’éducation (36 points sur 100). Concernant la santé, l’étude met en avant des recherches ayant « éclairé les politiques gouvernementales sur la santé des migrants ».

Pourtant, suite à la publication au journal officiel d’un nouveau décret (30 octobre 2020), le délai de prolongation des droits à la santé des étrangers a été réduit. « Le gouvernement développe une politique de découragement et d’usure administrative conduisant à priver des usagers de toute protection maladie » s’indignait l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) dans un communiqué, le 16 novembre dernier.

Temporaire

Regroupement familial compliqué, mobilité des résidents étrangers sur le marché du travail réduite, autant de freins à l’intégration venant s’ajouter à celui de la maîtrise du français. « L’approche française est ainsi qualifiée par le MIPEX « d’intégration temporaire », au même titre que celle de l’Italie, de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni » conclut l’étude.

Une approche qui encourage les Français à voir les migrants comme leurs égaux, mais également, et paradoxalement, comme des étrangers. Et ce, contrairement aux pays qui occupent les dix premières places du classement, dans lesquels l’intégration est plus considérée comme un échange.

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Charly Célinain