Israël veut doubler la population de colons du Golan occupé

 Israël veut doubler la population de colons du Golan occupé

Israël veut doubler la population de colons sur le plateau du Golan occupé

Le gouvernement israélien, réuni exceptionnellement sur le plateau du Golan occupé, a dévoilé dimanche un plan visant à doubler le nombre de colons dans cette zone stratégique prise à la Syrie en 1967 et annexée il y a 40 ans. Une décision « inédite » selon le Premier ministre Naftali Bennett. Elle concerne une zone qu’occupent 25 000 Israéliens actuellement.

« Le gouvernement a voté en faveur d’un plan inédit d’investissement dans le Golan afin d’y doubler la population israélienne », a annoncé Naftali Bennett dans un communiqué. La communication a eu lieu à l’issue d’un Conseil des ministres se tenant exceptionnellement dans ce territoire. Le coût de ce plan s’élèvera à un milliard de shekels (environ 280 millions d’euros).

« Le besoin de renforcer, de développer et d’habiter cette région nous est commun », a affirmé Naftali Bennett. Selon le plan, 7 300 unités de logement sortiront de terre dans les cinq ans à venir dans les colonies existantes, ainsi que deux nouvelles colonies, Assif et Matar, accueillant 6 000 maisons. Cela devrait permettre d’ajouter au total 23 000 habitants israéliens à la population actuelle du Golan. Le plan comporte aussi des investissements dans les infrastructures, dans les systèmes médicaux et éducatifs, ainsi que des aides pour les agriculteurs et les industriels.

Environ 25 000 colons israéliens vivent aujourd’hui sur le plateau du Golan aux côtés de quelque 23 000 Druzes. Ces derniers se revendiquent pour la plupart syriens tout en ayant le statut de résidents en Israël.

 

Une colonie pour rendre hommage à Donald Trump

Israël a annexé unilatéralement le plateau du Golan le 14 décembre 1981 au détriment de la Syrie. Il constitue ainsi un territoire stratégique pour les deux pays, qui sont toujours techniquement en guerre. Riche en eau, il surplombe la Galilée et le lac de Tibériade du côté israélien et la route vers Damas du côté syrien.

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En mars 2019, l’ancien président américain Donald Trump avait signé un décret reconnaissant officiellement la souveraineté d’Israël sur le Golan. Une décision en rupture avec la position des États-Unis depuis des décennies. La Syrie avait alors dénoncé une « atteinte flagrante » à sa souveraineté. L’administration de Joe Biden a clarifié depuis « qu’il n’y avait pas de changement de cette politique », a souligné M. Bennett.

En février dernier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré que le Golan était « très important pour la sécurité d’Israël ». Mais, que « les questions de légalité (étaient) d’un autre ordre ». Pour saluer la décision américaine, Tel-Aviv a  d’ailleurs baptisé « Ramat Trump (“colline Trump” en hébreu), une nouvelle colonie sur la partie annexée du plateau.

Rached Cherif