Documentaire : Une nécessaire ruée vers l’or

 Documentaire : Une nécessaire ruée vers l’or

crédit photo : 2017


MAGAZINE JANVIER 2018


Quelques structures incontournables accompagnent les réalisateurs étrangers, ou possédant une double nationalité, dans la création et le financement de leur documentaire.


L’intérêt suscité par les révolutions arabes a contribué à favoriser le développement de films documentaires dans la zone Mena (Moyen-Orient, Afrique du Nord). A travers leurs films, les réalisateurs rattachés à cette région offrent de nouvelles perspectives à la compréhension de ces grands enjeux de société (lire l’interview de Mohanad Yaqubi p. 64). Pourtant, le marché du film documentaire dans ces pays reste très difficile d’accès. De la recherche de financements à la distribution, en passant par la production, les réalisateurs doivent faire preuve d’ingéniosité et de persévérance pour donner vie à leurs films. Et ils sont nombreux à se tourner vers des organismes internationaux.


 


Des dispositifs d’aides se multiplient


Rattaché au Festival international du documentaire d’Amsterdam (lire page ci-contre), l’Idfa Bertha Funds est un fonds destiné à soutenir les réalisateurs de certaines zones du monde, comme le Moyen-Orient et l’Afrique, à travers des financements. Les projets peuvent être soumis deux fois par an pour obtenir une aide au développement ou à la post-production.


En France, depuis 2012, un système “d’aide au cinéma du monde” a été mis en place et a depuis soutenu près de 300 films, de plus de 70 nationalités différentes. Le dispositif est géré par le réseau international d’Instituts français et appuyé financièrement par le CNC (Centre national du cinéma). Chaque année, entre 40 et 50 projets, dont des documentaires de création, sont sélectionnés et aidés à différents stades de leur réalisation.


L’Allemagne dispose également d’un fonds similaire, The World Cinema Fund, géré par plusieurs acteurs nationaux, dont le Goethe-Institut, et destiné à apporter un soutien aux régions du monde où il n’existe pas suffisamment de structures consacrées au secteur du cinéma.


 


Pour les réalisateurs expérimentés ou pas


Les aides attribuées par ces organisations varient. Par exemple, en soumettant leur projet à l’American Documentary Film Fund (AmDocs), les réalisateurs peuvent obtenir jusqu’à 50 000 dollars (42 400 euros) et jusqu’à 75 000 dollars (63 500 euros) en passant par le Filmmaker Fund. L’objectif de ces fonds est de soutenir l’émergence de films documentaires, qui participent à enrichir et à diversifier notre vision du présent.


Du côté du monde arabe, les sources de financements se sont aussi développées ces dernières années. A Abou Dhabi, le fonds Sanad met à disposition des réalisateurs du monde arabe, qu’ils soient expérimentés ou non, une aide afin de leur permettre de développer et de produire leurs documentaires. Cette initiative entend être un moteur de dialogue interculturel et d’innovation artistique dans la région. Le Qatar a aussi mis en place le Doha Film Institute (DFI), qui permet de financer des films de la région Mena. Enfin, l’Afac (Fonds arabe pour l’art et la culture), basé à Beyrouth, a lancé en 2013 un programme de financement des films documentaires créatifs qui abordent les réalités sociales dans la région arabe. Se tourner vers le financement international : un passage souvent nécessaire pour les réalisateurs de documentaires du monde arabe. 


 


La suite du Dossier Cinéma : Le documentaire arabe, une autre vision du réel


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La ruée vers les financements

Ryslaine Boumahdi