L’Académie française en guerre contre le franglais

 L’Académie française en guerre contre le franglais

Danièle Sallenave (G), Xavier Darcos (C) et Hélène Carrère d’Encausse à l’Académie française à Paris, le 1er décembre 2016. ERIC FEFERBERG / AFP

La FNAC et ses « FrenchDays ». Air France et sa « SkyTeam ». Dans un rapport, l’Académie française déplore son essor dans la communication institutionnelle.

 

Bienvenue à « Maubeuge creative cities » : comprenez l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre. Vous pouvez aussi vous rendre à CY, un peu comme, NY pour New York… sauf qu’il s’agit de l’université de Cergy-Pontoise. Il y a aussi le ministère de la Santé qui promeut son « One Health », soit « Une seule santé, pour tous ». Sans oublier le très bon jeu de mot du quai d’Orsay : « Goût de France… good France ».

Ce franglais prolifère dans les publicités depuis les années 80. Désormais, ce sont les institutions, les collectivités territoriales, les sociétés ou les musées qui s’emparent de cet anglais appauvri trop souvent mêlé à un français abîmé. Le tout au détriment du sens des mots et sans aucune cohérence orthographique, souligne L’Académie française dans les pages du Figaro ce 15 février.

Les Immortels y dénoncent une « envahissante anglicisation » du français. « Le vocabulaire anglo-américain est souvent considéré à tort comme bien connu du public en général », explique l’Académie française car il « ne touche qu’une frange réduite, privilégiée, éduquée de la population ».

Insécurité linguistique

La grammaire se trouve ainsi déstructurée, la syntaxe bousculée. Et cela provoque un phénomène d’ « insécurité linguistique », c’est-à-dire une perte de repère du grand public et, à terme, une fracture doublement sociale et générationnelle.

« Nous sommes à un point critique », déclare Hélène Carrère d’Encausse, membre de l’Académie française, dans les colonnes du Figaro, « L’Académie s’inquiète depuis des décennies de l’anglicisation de la langue française, qui pose divers problèmes sémantiques, grammaticaux. Des cris d’alarme sont lancés périodiquement ».

 

Chloé Juhel