Maroc/Espagne. La lune de miel ne fait que commencer

 Maroc/Espagne. La lune de miel ne fait que commencer

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez lors de la 12ème session de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne, qui se tient à Rabat le 1er et le 2 février 2023. AFP

A ce rythme, Pedro Sanchez va devenir un habitué du Maroc tant ses visites dans le royaume se suivent et se ressemblent. A la tête d’une importante délégation ministérielle qui compte plus de la moitié de l’exécutif, le président du gouvernement espagnol arrive au Maroc pour prendre part à la 12ème réunion de haut niveau Maroc-Espagne.

Quelques heures auparavant, le palais royal a fait savoir que Mohammed VI a téléphoné à Sanchez pour se « féliciter de l’évolution, dans la concertation, la confiance et le respect mutuel, de la nouvelle phase du Partenariat bilatéral depuis la Rencontre du 07 avril 2022 entre le Souverain et le président du gouvernement espagnol ».

Pedro Sanchez se rend ainsi à Rabat avec l’objectif clair de mettre fin, une fois pour toutes, aux tensions continues que connaissaient les relations entre le Maroc et l’Espagne. Si la réunion de haut niveau qui aura lieu entre les deux exécutifs est qualifiée d’historique par les canaux officiels des deux pays qui assurent qu’il y aura des mécanismes pour que la relation soit définitive, c’est que les deux royaumes cherchent à enterrer définitivement les crises diplomatiques qui ont marqué leurs relations jusqu’en 2022 et à entamer une nouvelle étape de coopération diplomatique. Surtout depuis cette date fatidique de mars 2022, où l’Espagne a complètement revu sa position sur le Sahara et va soutenir pour la première fois de l’histoire, la voie de l’autonomie proposée par le Maroc pour  sortir l’ancienne colonie espagnole du sous-développement endémique.

Sanchez avait d’ailleurs rendu visite à Mohammed VI à Rabat en avril pour officialiser le début d’une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, et c’est là qu’ils avaient convenu de tenir cette réunion de haut niveau. Pour sa part, Pedro Sanchez n’avait pas hésité à venir s’expliquer devant les Cortès (Parlement) pour prouver que «les actes et la réalité sur le terrain attestent de l’importance stratégique du Maroc pour l’Espagne et l’Europe », précisant que le partenariat multiforme entre les deux pays est également un tremplin pour un partenariat fructueux entre non seulement les deux rives de la Méditerranée, mais surtout entre les deux continents africain et européen.

Et c’est bien essentiellement d’économie que devraient s’entretenir Aziz Akhannouch et son homologue espagnol ainsi que les ministres et hommes d’affaires des deux pays, les sujets sensibles comme l’immigration clandestine seront aussi au menu. En effet si les échanges commerciaux ont plus que doublé durant les dix dernières années (le Maroc représente 50% des exportations espagnoles vers l’Afrique), la presse ibérique s’enthousiasme d’une rencontre qui verra la concrétisation d’une vingtaine de protocoles d’accord essentiellement dans le secteur des énergies renouvelables dont le Maroc est leader, l’agriculture, le dessalement de l’eau et le tourisme. Le journal espagnol El Confidentiel parle ainsi d’une ligne de crédit de 800 millions d’euros qui sera accordée par l’Espagne aux entreprises marocaines pour s’approvisionner auprès d’entreprises espagnoles qui bénéficieront de leur côté de nouvelles parts de marché dans le royaume.

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Aziz Cherkaoui