Menaces de mort dans un lycée: une enseignante reconnaît une partie des faits

 Menaces de mort dans un lycée: une enseignante reconnaît une partie des faits

Lycée Jean Monnet, à Libourne (Gironde), où une enseignante est poursuivie pour dénonciation mensongère après avoir reconnu avoir rédigé une partie des menaces de mort dont elle se disait la cible. Crédit photo : GIRARD Construction

Des menaces de mort, prétendument reçues par une professeure d’un lycée girondin, se révèlent être le fruit de sa propre plume. Poursuivie pour ‘dénonciation mensongère’, l’enseignante a reconnu avoir rédigé une partie des menaces dont elle prétendait être la cible.

L’enseignante du lycée Jean Monnet à Libourne avait reçu trois courriers la menaçant de mort et accompagnés de propos ouvertement racistes : le premier en décembre 2023, un deuxième en septembre 2024 et encore un troisième en novembre 2024, glissés sous la porte de sa classe.

Dans l’une de ses lettres, il était question de « l’égorger comme un cochon », ainsi que « tous les bougnoules du lycée ».

Le 10 avril dernier, de nouvelles menaces de mort et de viol, à l’encontre de l’enseignante, avaient été envoyées par SMS à une élève… depuis une carte SIM achetée dans le commerce avec la carte bancaire de la professeure.

C’est ce qu’ont découvert les enquêteurs, des faits qui ont donc été reconnus par l’enseignante.

« Dénonciation mensongère » et « escroquerie aggravée »

Elle affirme avoir « uniquement rédigé le SMS contenant les menaces » et conteste les conclusions de l’expertise graphologique, qui la désignent comme l’autrice des courriers.

L’enseignante a été placée sous contrôle judiciaire, elle comparaîtra le 14 octobre devant le tribunal correctionnel de Libourne pour « dénonciation mensongère » et « escroquerie aggravée ».

Après la découverte de ces menaces, de nombreux collègues avaient exercé leur droit de retrait pendant plusieurs jours. La direction du lycée avait porté plainte, et le rectorat avait fait assurer des passages réguliers des forces de l’ordre aux abords de l’établissement.

« Quand des profs refusent de reprendre les cours, ce n’est jamais de gaieté de cœur », a rappelé Charlotte Laizet, représentante du SNES-FSU en Gironde. « Les menaces contre les enseignants sont réelles », a-t-elle insisté, évoquant Samuel Paty et Dominique Bernard. (Europe 1, 9 décembre 2024)