Les migrants de l’île de Lesbos de nouveau au tribunal

 Les migrants de l’île de Lesbos de nouveau au tribunal

MORIA


Deux ans après avoir été jugés coupables, c'est aujourd'hui (3 février) que se tient le très attendu procès en appel pour les exilés du « hotspot » de Moria sur l'île de Lesbos.


Appel


Le 20 avril 2018, le procès de 35 exilés du camp Moria sur l'île de Lesbos (Grèce) commençait. Au bout de quatre jours d'audience, 32 d'entre eux étaient reconnus coupable d’avoir blessé des fonctionnaires de police et condamnées à 26 mois de prison avec sursis par le tribunal de Chios (Grèce). Ces derniers ont tous fait appel de leur condamnation et c'est aujourd'hui, près de deux ans plus tard, que l'audience aura lieu sur l'île de Lesbos. 


Rappel


Juillet 2017, Camp Moria sur l’île de Lesbos (Grèce). Une grande manifestation, contre les conditions inhumaines dans lesquelles sont retenus les migrants, déborde. Les forces de l’ordre la répriment de façon « musclée ». Plus tard dans la journée, bien après les faits, les policiers grecs procéderont à des arrestations dans le camp. 35 migrants, issus notamment de Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana ou encore du Nigeria, sont poursuivis pour des faits de violence et d’incendie volontaire. Prétextant la possibilité de fuites, ces derniers attendront en prison jusqu’au procès.


Procès


Le 20 avril 2018, après 10 mois d’enfermement, le procès a lieu en présence de plusieurs associations européennes (Avocats Sans Frontières France, Dutch League for Human Rights, Migreurop…) constituant une délégation d’observation. A l’issue du procès, les associations dénoncent la façon dont avait été mené ce procès et « les violations de ce droit fondamental, dans toutes ses composantes, commises lors du procès, en particulier le droit à un interprète, le droit à être jugé dans un délai raisonnable et le droit à l’individualisation de la peine ». 


C'est pourquoi, aujourd'hui (3 février), lors de l'audience d'appel, des associations européennes annonçaient de nouveau de leur présence afin de s'assurer du respect du droit fondamental et d’un « procès équitable protégé par la Convention européenne des droits de l’Homme ».

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