Migrants (Les Lilas) : squat, expulsion, le cercle vicieux

 Migrants (Les Lilas) : squat, expulsion, le cercle vicieux

Manifestation de l’association DAL – Droit au logement – et du collectif Baras à Paris


Les années passent et les problèmes restent invariablement les mêmes pour les 200 migrants contraints d’errer entre Montreuil, Bagnolet et les Lilas.


Encore


« Nous avons été expulsés par ordre de la préfecture le 20 août 2018 au petit matin, et sans aucun préavis » raconte le collectif Baras. Une rengaine qui est malheureusement devenue un refrain, se répétant à l’envie.


Depuis trois ans, un groupe de 200 migrants, en quête d’un hébergement pérenne, est ainsi baladé de squats en squats dans l’Est de la petite couronne parisienne entre Montreuil, Bagnolet et Les Lilas.


Installés aux Lilas depuis plusieurs mois, le groupe s’était vu notifié une date d’expulsion pour le 13 août. Après avoir fait appel, ces derniers attendaient le procès fixé le 13 septembre. « France Habitation, la société anonyme de HLM propriétaire du bâtiment, en a décidé autrement et a sollicité l’intervention des forces de l’ordre » selon le collectif.


Intimidation


C’est au petit matin que les forces de l’ordre sont allées déloger les migrants. Si certains étaient encore endormis, d’autres étaient déjà partis au travail. Comme lors des expulsions précédentes, les témoignages des migrants décrivent des comportements inappropriés de la part des policiers :


« Malgré le réveil matinal, plusieurs membres du collectif étaient déjà partis travailler et ceux qui restaient ont été empêchés de récupérer les affaires et d’alerter les soutiens. Les flics alternaient des menaces d’utiliser le gaz et l’ironie sur la situation ».


L’échangeur


En décembre dernier, suite à une énième expulsion, le groupe de migrants s’était retrouvé sous le pont de l’échangeur de la porte de Bagnolet dans des conditions extrêmement difficiles. La police avait interdit le montage des tentes et la présence de matelas, laissant les expulsés dormir quasi à même le sol.


Fin août, la scène se répète. Au-delà de la colère, c’est l’incompréhension qui règne : « La police nous empêche même de monter des tentes pour nous protéger de la pluie et nous menace d’expulsion, alors que nous sommes complètement invisibles. Sommes-nous des êtres humains ? ».


Malgré les nombreuses démarches auprès des différentes mairies, aucune solution d’hébergement n’est trouvée à ce jour. Le cercle vicieux, aménagement de squat puis expulsion, ne semble pas près de prendre fin…

Charly Célinain