Mobilisation des enseignants en Seine-Saint-Denis

 Mobilisation des enseignants en Seine-Saint-Denis

(Photo de Philippe LOPEZ / AFP)

Dénoncer le manque de moyens et de personnel et la vétusté des établissements. Depuis une semaine, les syndicats des enseignants du 93 ont lancé un mouvement.

 

Les enseignants veulent relancer le mouvement de grève de 1998. Il y a vingt ans, cette mobilisation avait duré deux mois et abouti à la création de 3 000 postes.

Les syndicats réclament aujourd’hui « 358 millions d’euros » pour permettre la création de 5 000 embauches d’enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire.

Parmi leurs revendications également, des seuils à 20 élèves par classe et la réfection des établissements vieillissants.

Si le taux de grévistes a sensiblement diminué au fil de la semaine, de 15% à 2%, selon le rectorat, plusieurs établissements d’ordinaire peu mobilisés ont cette fois pris part à la grève. Dans le second degré, il y a eu jusqu’à 30% de grévistes au moins dans 35 établissements sur 200.

 

Détonateur de la mobilisation

Dans un rapport parlementaire publié fin novembre sur le suivi du plan « L’Etat fort en Seine-Saint-Denis », on peut lire qu’un enfant perd en moyenne un an de cours sur toute sa scolarité. C’est le « choc des savoirs » annoncé par Gabriel Attal en décembre qui a été le détonateur de la mobilisation enseignante.

Selon les syndicats, cette réforme risque d’instaurer « une école de castes ». Elle prévoit la création de groupes de niveau à compter de la rentrée 2024 en 6e et en 5e pour le français et les mathématiques, à partir de septembre 2025 en 4e et 3e.

Une dizaine de parlementaires de gauche du département ont apporté leur soutien à la mobilisation en interpellant la ministre de l’Education. Nicole Belloubet a promis une réponse spécifique au département. Après une première manifestation lundi dernier, l’intersyndicale de la Seine-Saint-Denis prévoit une nouvelle mobilisation jeudi devant le ministère à Paris.

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Chloé Juhel