A Cannes, les Marocaines à l’honneur


Le Festival de Cannes et la Quinzaine des réalisateurs accueillent cette année deux films du Royaume qui font la part belle aux Marocaines : Sur la planche de Leïla Kilani et La source des femmes de Radu Mihaileanu.

Leïla Kilani n’est pas une nouvelle venue dans le monde du cinéma. On l’a déjà vu derrière la caméra pour deux documentaires : l’un sur « le rêve des brûleurs », ces jeunes Marocains désespérés prêts à tout pour traverser la Détroit et rejoindre ce qu’ils imaginent être l’opulente Europe, l’autre qui donne la parole aux victimes des années de plomb, évoquant avec subtilité « ces lieux interdits », ceux où l’on s’interdit d’aller et ceux dont on n’osait même pas parler. Aujourd’hui, la réalisatrice âgée de 40 ans est à Cannes avec une fiction intitulée Sur la planche. Le long métrage est sélectionné dans le cadre de la Quinzaine de réalisateurs et c’est la première fois que la réalisatrice s’attaque à une fiction. L’histoire ? Quatre jeunes filles, employées la journée et délinquantes la nuit, prêtes à tout pour une vie meilleure. En toile de fond, Tanger l’interlope, une ville qui se prête bien à cette histoire noire et haletante et que connaît bien Leïla Kilani puisqu’elle y a grandi.

La source des femmes est l’autre film qui porte les couleurs du Maroc à Cannes, cette fois-ci dans la Sélection officielle, la « compétition reine » du festival qui ne compte que 20 longs métrages. Le réalisateur est le Roumain Radu Mihaileanu, désormais établi en France. Il s’agit d’une coproduction franco-marocaine dont l’intrigue se situe quelque part dans le monde arabe, pourquoi pas au Maroc où le film a été tourné. L’intrigue ? Des femmes, excédées par la corvée d’eau, décident que les choses doivent changer. Et pour les y contraindre, elles décident d’entamer une « grève de l’amour ». Côté distribution, le réalisateur a porté son choix vers trois actrices parmi les plus talentueuses du cinéma français d’aujourd’hui : Leïla Bekhti (Tout ce qui brille), Sabrina Ouazani (L’esquive) et Hafsia Herzi (La graine et le mulet). Toutes trois issues de la diversité, elles ont en commun d’avoir incarné des rôles qui ont marqué les esprits du public et remporté les faveurs de la critique.

Le festival de Cannes, dont c’est la 63e édition cette année, s’est ouvert le 11 mai et décernera la Palme d’or – et les autres récompenses- lors de la soirée de clôture dimanche 22 mai. La présidence du jury est assurée cette année par Robert de Niro.

Cyril Bonnel

 

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