A Paris, les Tunisiens de Lampedusa toujours dans l’attente d’une solution

Les Tunisiens arrivés récemment en France via l’île italienne de Lampedusa «ont vocation à retourner dans leur pays et ce retour se fera dans le respect de leur dignité». C’est en ces termes que s’est exprimé le ministre de l’intérieur Claude Guéant en visite à Tunis mardi 17 mai.   Même si «dans le contexte de la révolution, un certain nombre de jeunes tunisiens ont quitté la Tunisie pour l’Italie, beaucoup ont demandé à gagner la France, mais cette dernière s’y est opposée». «Je sais que derrière chaque personne qui quitte le pays il y a une aventure douloureuse et un arrachement affectif mais notre politique est claire, nous ne pouvons la changer, nous n’acceptons pas l’immigration illégale», a-t-il ajouté.

Depuis le 14 janvier dernier, jour de la chute du régime de Ben Ali, de nombreux tunisiens ont quitté leur pays sur des embarcations de fortune pour accoster sur l’île de Lampedusa. Certains ont ensuite choisi de migrer vers Paris. Quel sort leur est-il réservé ?

Ils seraient environ 500 Tunisiens à squatter dans divers lieux de Paris comme le square de la Villette, un gymnase dans le 11e arrondissement, ou rue Bolivar près des Buttes Chaumont en attente d’un logement décent et d’une régularisation de leurs papiers. Une centaine d’entre eux, pourtant munis de visas Schengen italiens avaient été interpellés par la police française. Le collectif des Tunisiens de Lampedusa à Paris, mouvement qui s’est spontanément formé ces dernières semaines, est toujours en attente d’une solution émanant de la ville de Paris. Afin d’accueillir ces Tunisiens, le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, avait demandé en avril dernier au gouvernement de ne plus pratiquer d’arrestations en vertu de l’accord de coopération signé en 2008 par la France et la Tunisie.

En effet, ce dernier permet d’embaucher 9.000 Tunisiens par an et de leur fournir un titre de séjour au titre leur emploi.

Néanmoins, la position de la ville de Paris peut sembler ambigue car, si d’un côté elle cherche des solutions d’hébergement d’urgence et mobilise des places d’hôtel, c’est également à sa demande que début mai 138 Tunisiens ont été expulsés du squatt de la rue Bolivar. L’association France terre d’asile avait alors trouvé l’intervention des forces de l’ordre inacceptable. La mairie s’était justifiée ainsi : «Ce lieu est reconnu comme dangereux et n’est nullement conçu pour servir d’hébergement».

Lundi 16 mai, la mairie a fait voter un budget d’environ 335 000 euros afin de trouver des solutions d’hébergement pour ces jeunes migrants tunisiens. D’autre part, étant donné l’absence de réponse de l’Etat en matière d’aide humanitaire face à cette situation, la marie de Paris développe son dispositif d’accueil d’urgence. Avec l’aide de diverses associations, elle a débloqué 300 lits et entend bien distribuer plusieurs centaines de repas par jour et tente d’apporter une prise en charge médicale dès que cela s’avère nécessaire. En attendant de trouver une solution pérenne ?

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