L’armée et l’aviation tunisiennes neutralisent un convoi armé à la frontière algérienne

L’armée tunisienne a attaqué hier mercredi 21 septembre un convoi armé dans une zone désertique au sud du pays, à 25km de la frontière algérienne, a indiqué le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, porte-parole du ministère de la défense. Selon la même source, 7 des 9 véhicules qui le composaient ont été totalement détruits en fin de journée et 2 étaient paralysés et leurs occupants capturés pour être interrogés. Il s’agissait d’une riposte qui a employé des méthodes inédites pour contrer les assaillants.

Le fil des événements

Une patrouille de routine utilisant des hélicoptères pour contrôler la zone frontalière repère tôt dans la matinée un convoi de voitures tout-terrain roulant à très grande vitesse (Les autorités algériennes et tunisiennes coopèrent habituellement dans la surveillance des mille kilomètres de frontière commune, en organisant ces patrouilles). Des renforts sont appelés et essuient très vite un tir de Kalachnikov (AK-47) de la part d’un des véhicules.

Des renforts plus conséquents sont appelés pour contre-attaquer dont des avions de chasse et des hélicoptères de combat type Apache, une fois que l’on réalise que d’autres véhicules sont équipés de batteries anti aériennes.

Les combats se poursuivaient mercredi après 16h00 heure locale, a indiqué le ministère de la Défense. « Des unités terrestres de l’armée tunisienne et des hélicoptères de combat sont mobilisés » contre le groupe armé qui s’est infiltré mercredi à bord de voitures tout-terrain dans le territoire tunisien à Bir Znigra dans la région de Kébili (extrême sud désertique) à 80 km de la frontière algérienne, a indiqué Haykel Bouzouita, un autre porte-parole du ministère de la Défense, se refusant à plus de détails sur l’identité du groupe infiltré.

« Nous voulons d’abord, cette fois-ci, achever totalement l’opération avant d’annoncer quoique ce soit ».

« Ce sont des gens tenaces ! »

C’est ce qu’a ajouté la même source, surprise par la combativité du convoi. Celui-ci s’était infiltré 25km à l’intérieur du désert tunisien, à 80km de la ville de Douz, une zone qui avait déjà été le théâtre de combats avec des convois similaires dans un passé récent : en mai dernier, un colonel et un soldat de l’armée tunisienne avaient été tués à Rouhia dans des échanges de tirs avec des hommes suspectés d’appartenir à la mouvance Al Qaïda au Maghreb (AQMI).

Des unités de l’armée tunisienne continuent de ratisser la zone désertique située sur les frontières tuniso-algériennes, a par ailleurs indiqué l’agence tunisienne, précisant que le périmètre des combats avait été circonscrit et encerclé par des troupes terrestres.

Un recours inédit à l’aviation militaire

Le recours à un bombardement aérien est rarissime en Tunisie, voire sans précédent hors exercices de l’armée de l’air qui dispose essentiellement d’appareils F5. Hier, lors de l’intervention télévisée du colonel-major Ben Nasr, des images impressionnantes des combats de l’après-midi ont été diffusées pour illustrer les frappes de missiles air-sol sur le convoi lourdement armé.

La riposte du convoi suspect indique des moyens paramilitaires, voire militaires, importants. Mardi, nous faisions le point sur les craintes des autorités algériennes quant à la menace terroriste en provenance de Libye qui fait massivement transiter des armes aux frontières plus difficiles à contrôler entre la frontière algérienne et libyenne.

C’est cette dernière piste qui semble être privilégiée par le ministère de la Défense tunisien qui pense que le convoi était en fuite et cherchait à trouver un abri dans une zone montagneuse parce que « vraisemblablement pourchassé » par des parties tierces.

Seif Soudani

 

 

 

Seif Soudani